Worship est un jeu en Early Access développé par Chasing Rats Games qui plonge les joueurs dans un monde à la fois étrange et captivant. Si son concept rappelle fortement Pikmin, notamment avec sa gestion de petites unités pour accomplir des tâches, le jeu va bien plus loin en offrant une version plus sombre et tordue du gameplay classique. Au lieu de prendre soin de petites créatures innocentes, vous êtes le chef d'un culte, agissant au service d'un dieu ancien et maléfique. Dans un univers animé en noir et blanc, le jeu combine exploration, combats et mécaniques de gestion de manière innovante et macabre. Le concept de base repose sur la manipulation de petites créatures pour accomplir des missions et développer un culte, mais Worship va plus loin en intégrant une dimension roguelite, où chaque partie est générée de manière procédurale, avec des combats et des énigmes pour enrichir l'expérience.
Le jeu propose ainsi une alternative dérangeante à des jeux comme Pikmin et se distingue par ses mécaniques de rituels sanglants et la gestion d'un groupe de suiveurs pour accomplir des missions difficiles. Si l'expérience de Worship semble familière sur le plan du gameplay, son atmosphère noire et ses mécaniques de jeu offrent une profondeur unique et une perspective originale. Alors, est-ce que ce jeu saura capter l'attention des fans de roguelites et de jeux coopératifs ? Plongeons dans le test complet de Worship, disponible en Early Access.
Worship: un jeu qui prend ses racines dans Pikmin, mais avec une tournure sombre
L'influence de Pikmin sur Worship
À première vue, Worship semble s'inspirer fortement de Pikmin. Comme dans ce jeu culte de Nintendo, vous commandez un groupe d'unités minuscules — ici, des adeptes de votre culte — pour accomplir des tâches variées, allant de la collecte d'objets à l'attaque d'ennemis. L'aspect microgestion est central: vous devez gérer plusieurs petits personnages simultanément, en les envoyant au combat ou en leur assignant des missions spécifiques. La comparaison avec Pikmin ne s'arrête pas là. Le jeu vous place dans un environnement procédural où vous devez sans cesse recruter de nouveaux adeptes et gérer votre progression dans un monde constamment en mouvement.
Cependant, là où Pikmin propose une ambiance colorée et joviale, Worship renverse la tendance. Ce qui était joyeux dans Pikmin devient ici macabre et sinistre. Vous n'êtes plus un simple explorateur: vous êtes un chef de culte, servant un dieu ancien et malfaisant. La gestion de vos "Pikmin" (ou adeptes) devient plus sombre, puisque vous pouvez sacrifier certains d'entre eux pour alimenter vos rituels. Cela ajoute une dimension de choix moral et stratégique que Pikmin n'avait pas, rendant Worship bien plus qu'un simple jeu de gestion.
Un gameplay plus macabre et tordu
La principale différence entre Worship et Pikmin réside dans l'élément narratif et l’atmosphère globale. Le monde de Worship est un endroit en ruines, envahi par des créatures corrompues et des sectes rivales. L’aspect visuel en noir et blanc, très graphique, renforce l’impression d’un univers à la fois adorable et déstabilisant. Au-delà de la simple gestion de vos adeptes, il y a une part d'horreur et de stratégie dans chaque interaction, que ce soit pour sacrifier un adepte afin de faire avancer votre cause ou résoudre des énigmes de sang.
En effet, les créatures que vous enverrez au front ne seront pas seulement là pour accomplir des tâches simples, mais devront aussi être sacrifiées pour alimenter des rituels mystérieux et souvent violents. Cette thématique tordue est au cœur de l’expérience de Worship et fait de chaque choix un dilemme moral.
Worship: une expérience roguelite - exploration, combats et gestion des adeptes
Le gameplay de Worship et son système de progression
Dans Worship, chaque session commence par une exploration d'un monde généré de manière procédurale, une caractéristique clé des jeux roguelite. À chaque nouveau départ, le terrain de jeu change, offrant des niveaux remplis de créatures corrompues, de sectes rivales et de mystères à résoudre. Vous incarnez un chef de culte qui doit développer son influence en recrutant des adeptes, en combattant des ennemis et en avançant à travers des défis appelés les "Tests de Foi". Ces épreuves de plus en plus difficiles ressemblent à des mini-boss qui jalonnent le parcours, créant un sentiment de progression tout en augmentant la difficulté.
Au fur et à mesure de votre aventure, vous accumulez des ressources, notamment du sang, qui sont essentielles pour la gestion des rituels. Ces ressources permettent à votre culte de grandir, mais aussi d’améliorer vos capacités et d’acquérir de nouveaux pouvoirs. Le jeu repose sur une boucle constante de récolte, combat et progression. Chaque partie offre donc un nouveau défi, avec un gameplay très dynamique où la préparation et la stratégie sont essentielles pour réussir.
Les éléments roguelite, comme les améliorations permanentes et les mécaniques de progression aléatoires, rendent chaque nouvelle partie différente, mais aussi plus exigeante. Le sentiment d'accomplissement est particulièrement présent lorsque vous surmontez les difficultés et avancez dans le jeu, tout en découvrant de nouveaux secrets et en affinant votre stratégie.
Les Tests de Foi: des mini-boss et des défis de plus en plus difficiles
Les Tests de Foi sont l'une des mécaniques les plus intéressantes de Worship. Ce sont des mini-boss que vous devez affronter après avoir atteint un certain niveau de dévotion dans le jeu. Chaque Test de Foi met à l'épreuve non seulement vos capacités en combat, mais aussi votre gestion de la situation. Vous devez à la fois contrôler vos adeptes, utiliser vos pouvoirs de rituels et vous défendre contre des vagues d'ennemis tout en répondant à des défis tactiques.
Ces tests augmentent en difficulté au fur et à mesure que vous progressez, ajoutant des couches supplémentaires à la complexité du gameplay. La gestion de vos adeptes devient alors de plus en plus cruciale: faut-il sacrifier certains d'entre eux pour renforcer le culte ou les garder en vie pour les combats à venir ? Ces dilemmes stratégiques rendent chaque Test de Foi palpitant et, souvent, extrêmement difficile à surmonter seul.
Les combats contre les mini-boss sont rarement linéaires, avec des changements dans les phases de l'affrontement qui forcent le joueur à s'adapter rapidement. Les mécanismes de Worship rappellent à la fois un jeu de gestion et un jeu d’action, ce qui exige une concentration intense et un sens aigu de la planification pour éviter d’être submergé par les événements.
Gestion des adeptes et rituels sanglants: un équilibre complexe
Les mécaniques de gestion des adeptes
Dans Worship, l'une des mécaniques les plus captivantes est la gestion de vos adeptes, qui fonctionnent un peu comme les Pikmin dans Pikmin. Vous pouvez assigner ces petites créatures à diverses tâches: combattre des ennemis, collecter des objets ou encore accomplir des missions spécifiques. En envoyant vos adeptes dans différentes directions, vous devez garder un œil sur leur sécurité et leur bien-être, mais aussi sur leur efficacité dans les missions.
Ce système de gestion n'est pas sans rappeler les jeux de stratégie en temps réel où il faut constamment optimiser les actions de plusieurs unités. Mais ce qui rend Worship unique, c’est que vos adeptes ne sont pas seulement des outils à utiliser. Leur bien-être est lié à votre progression: ils sont essentiels pour conquérir de nouveaux territoires, résoudre des énigmes ou survivre aux combats. Chaque perte dans vos rangs a un coût, tant sur le plan de la ressource que sur le plan émotionnel, car vous devrez peut-être sacrifier certains d’entre eux pour pouvoir avancer.
La gestion des adeptes nécessite un équilibre entre leur sécurité et l'accomplissement des objectifs. Envoyer trop de membres dans un combat risqué peut réduire votre capacité à accomplir d’autres missions. À l'inverse, une gestion excessive peut laisser certaines tâches en souffrance. Ce constant va-et-vient entre protéger vos adeptes et les envoyer à l'attaque est ce qui rend la gestion de ce groupe si fascinante et complexe.
La magie du sang: un système de rituels unique
L'un des aspects les plus singuliers de Worship est le système de rituels qui repose sur l’utilisation du sang, une ressource vitale dans le jeu. Le sang, qui fait également office de santé pour le joueur, est essentiel pour la réalisation de nombreux rituels puissants. Ceux-ci peuvent consommer votre propre sang, celui de vos ennemis ou même celui de vos adeptes, ce qui introduit un élément cruel et stratégique dans votre gestion.
Les rituels dans Worship ne se limitent pas à des sortilèges basiques ; ils nécessitent la création de runes complexes que vous devez dessiner à l’aide de votre sang. Par exemple, un simple cercle pourrait convertir un non-initié en adepte, tandis qu'une combinaison de formes plus complexes vous permet de créer des attaques dévastatrices ou d’offrir des bénédictions à votre culte. Cette mécanique de dessin de runes ajoute une dimension rythmique et tactile à l’expérience de jeu.
Cependant, il existe une pression constante: le sang est limité. Chaque utilisation doit être bien pensée, car les sources de sang sont souvent rares et finissent par se tarir. Une mauvaise gestion peut donc entraîner des situations où vous vous retrouvez à court de cette ressource précieuse, risquant de perdre le contrôle de votre propre santé ou de vos capacités magiques. De plus, vous pouvez sacrifier des adeptes pour générer du sang supplémentaire, ce qui ajoute une composante émotionnelle, car ces sacrifices se font au détriment de vos alliés.
Ce système de rituels met en lumière l'un des thèmes centraux de Worship: la manipulation et l'exploitation. Vos adeptes ne sont pas simplement là pour vous aider, ils sont aussi des ressources jetables au service de votre dieu ancien. Cette dynamique cruelle est omniprésente dans le gameplay et renforce l'atmosphère étrange et sinistre du jeu.
La coopération dans Worship: le vrai point fort du jeu ?
L'importance de jouer à plusieurs dans un roguelite
L'un des aspects les plus prometteurs de Worship réside dans son mode coopératif. Bien que l'expérience solo soit déjà riche et complexe, la vraie force de ce jeu pourrait bien se révéler lorsqu'il est joué en coopération. Dès sa sortie en Early Access, Worship propose un mode coopératif à deux joueurs, et les développeurs prévoient d'étendre cette fonctionnalité à quatre joueurs au fil du temps.
Dans un jeu roguelite, où les défis et les mécaniques sont souvent conçus pour tester l'endurance et la capacité à s'adapter en temps réel, la coopération est un atout majeur. La possibilité de partager les tâches avec un ou plusieurs partenaires réduit la pression sur un seul joueur, qui pourrait se sentir écrasé par la multitude de tâches à accomplir seul. Tandis qu'un joueur peut se concentrer sur la gestion des adeptes et l'exécution des ordres, l'autre pourra se focaliser sur les rituels et la gestion du sang, apportant ainsi une division du travail stratégique.
Ce type de spécialisation est crucial dans un jeu aussi exigeant que Worship, où chaque minute peut sembler être une lutte contre la montre pour accomplir vos objectifs. Sans cette coopération, le jeu peut rapidement devenir accablant et difficile à gérer. La possibilité de partager les responsabilités permet non seulement de rendre l'expérience plus fluide, mais aussi d'ajouter une dimension sociale et stratégique au jeu. En effet, il faudra aussi communiquer et coordonner ses actions pour éviter les erreurs fatales, ce qui pourrait être difficile à réaliser seul.
Les attentes de la version co-op et le futur du jeu
Bien que la version actuelle de Worship en Early Access propose une expérience solo intense et gratifiante, c'est véritablement dans la coopération que le jeu pourrait atteindre tout son potentiel. La version co-op à deux joueurs, prévue pour l'initialisation, permet aux joueurs de se répartir les tâches et de se concentrer sur des éléments spécifiques du gameplay. Mais l'ajout futur du mode à quatre joueurs pourrait véritablement révolutionner l'expérience de jeu.
L'interaction entre les joueurs pourrait entraîner des stratégies plus variées et complexes, avec des rôles de plus en plus diversifiés. L'un pourrait se concentrer sur l'exploration, tandis qu'un autre pourrait se charger des combats ou des rituels. Ce mode coopératif pourrait, en effet, transformer Worship en une expérience qui se distingue des autres roguelites multijoueurs en ligne. Dans un environnement où l'humour absurde et les situations imprévues font souvent la force des jeux coopératifs populaires, Worship semble s'éloigner de cette approche plus légère. Cependant, cette absence d'absurdité ne signifie pas que le jeu manque d'intérêt coopératif — au contraire, les situations tendues et le dilemme moral constant de sacrifier des adeptes pour avancer pourrait créer des moments de tension palpitants, parfaits pour des sessions en équipe.
Pourtant, Worship devra convaincre les joueurs que ses mécanismes de gestion complexes et ses thèmes sombres sont suffisamment captivants pour maintenir l'engagement dans le long terme. Le succès de cette expérience coopérative dépendra largement des ajouts de contenu et des mises à jour régulières qui permettront de garder l’expérience fraîche et stimulante pour les joueurs.
Points positifs et négatifs de Worship
Points positifs
- Gameplay original et captivant: Worship se distingue par ses mécaniques de gestion et de rituels sanglants, inspirées de Pikmin, mais avec un twist sombre et macabre. Cette combinaison permet d’apporter une dimension nouvelle et excitante à la gestion des adeptes et aux combats.
- Exploration roguelite dynamique: La carte générée de manière procédurale ajoute une excellente rejouabilité. Chaque session est différente, offrant des défis et des opportunités uniques à chaque nouvelle partie.
- Système de rituels créatif: L’utilisation du sang comme ressource pour les rituels offre une dynamique stratégique intéressante, où chaque choix de sacrifice ou d'utilisation de pouvoir a un impact direct sur la progression.
- Mode coopératif prometteur: Bien que la version actuelle ne supporte que deux joueurs, le futur ajout de la coopération à quatre joueurs permet d’anticiper une expérience encore plus riche et dynamique. La possibilité de spécialiser les rôles entre les joueurs devrait grandement améliorer l'expérience de jeu.
- Ambiance visuelle unique: Le style graphique en noir et blanc et l'atmosphère étrange et maléfique du monde de Worship renforcent l’immersion et ajoutent une dimension artistique au jeu.
Points négatifs
- Difficulté élevée en solo: Si le jeu est clairement conçu pour une expérience coopérative, jouer en solo peut devenir accablant, surtout avec la gestion simultanée de plusieurs éléments (adeptes et rituels), ce qui peut rendre l'expérience frustrante et fatigante.
- Ressources limitées: La gestion du sang, à la fois ressource et barre de vie, peut rapidement devenir un point de friction, surtout si vous ne parvenez pas à gérer efficacement les différentes sources de sang. Un mauvais équilibre peut facilement mener à une situation sans issue.
- Absence d'éléments de "humour absurde": Alors que de nombreux jeux coopératifs cartonnent grâce à des moments de pure absurdité partagés entre amis, Worship adopte un ton plus sombre et sérieux. Cela pourrait ne pas convenir à tous les types de joueurs, notamment ceux qui recherchent un jeu coopératif léger et fun.
- Manque de contenu au lancement: Comme tout jeu en Early Access, le contenu de Worship est encore limité. Bien que les bases soient solides, le jeu aura besoin de mises à jour régulières pour étoffer son univers et ses mécaniques pour maintenir l'intérêt des joueurs à long terme.
En quelques mots
Worship en Early Access propose une expérience unique qui réinvente le genre roguelite avec une touche d'horreur et de gestion de cultes. Si l’influence de Pikmin est évidente, le jeu va bien au-delà de la simple gestion d’unités, en introduisant des mécaniques de rituels sanglants et de sacrifices, qui donnent au gameplay une profondeur morale et stratégique. L’aspect coopératif semble être le véritable point fort du jeu, offrant aux joueurs la possibilité de diviser les tâches et de coordonner leurs efforts, un atout essentiel pour éviter la surcharge mentale qu’engendrent ses mécaniques de gestion complexes.
Le jeu brille par sa capacité à offrir une expérience enrichissante en solo, mais c’est vraiment en coopératif qu'il pourrait se révéler dans toute sa splendeur. L’équilibre entre la gestion de vos adeptes et l’utilisation des pouvoirs rituels ajoute une tension constante, mais c’est dans l'interaction avec d’autres joueurs que la véritable stratégie se déploie. Worship a un fort potentiel, surtout si les développeurs continuent à ajouter de nouveaux contenus et à affiner l'expérience en Early Access. Cependant, il restera à voir si le jeu saura se faire une place parmi les nombreux roguelites coopératifs disponibles et si sa nature sombre et tordue saura captiver un large public.
