
La Paris Games Week 2025 (PGW) s’est tenue du 30 octobre au 2 novembre 2025 (avec une soirée privée le 29 octobre). Cette édition s’est affichée comme le plus grand rendez-vous gaming de l’année en France, une expérience incontournable pour les fans de jeux vidéo… mais aussi pour les curieux, les familles et toutes celles et ceux qui vibrent pour la culture geek. Nous, Achievement Industry, étions présents chaque jour pour couvrir l’événement au plus près : nouvelles démos, coulisses, sensations de showfloor et retour à froid. Cette année, la nouvelle direction artistique — nouvelle DA avec Bigflo — a donné une identité visuelle et une tonalité scénique marquées, tandis que les temps forts s’articulaient autour de COMPLET – CLAIR OBSCUR | EXPEDITION 33 et du concert officiel « A Painted Symphony », deux rendez-vous très attendus. Reste une question qui fâche : 161 000 visiteurs, contre 188 000 en 2024 et ~300 000 avant le Covid : Paris perdu ou pari en cours ?
Une édition placée sous une nouvelle DA avec Bigflo
La vision: une signature pop, lisible et rythmée
La nouvelle DA avec Bigflo a imposé une patte pop, lisible et rythmée : typographies franches, couleurs contrastées, motifs scéniques qui orchestrent la circulation et segmentent les expériences. On sent la volonté d’unifier le salon par une narration visuelle, du pré-show (soirée privée du 29) jusqu’aux scènes publiques. Résultat : une identité immédiatement reconnaissable, qui cadre la photo et fluidifie les contenus à l’ère des shorts/reels. En clair, la forme n’a pas cannibalisé le fond : elle l’a rendu partageable. C’est exactement ce que recherche un salon post-2020 : être vu, compris et relayé en quelques secondes.

Scénographie & tonalité: clair-obscur assumé
Entre lumières directionnelles, zones plus intimistes et grands plateaux, l’édition 2025 a embrassé un clair-obscur qui met en valeur démos et showcases. L’alternance de respiration (espaces posés pour familles et découverte) et de pics d’intensité (annonces, scènes musicales, compétitions) structure le rythme du visiteur. Soulignons la cohérence entre la DA et les grands temps forts : on passe du mystère à la célébration sans rupture. Le salon gagne en lisibilité, en photo-génie, et en “momentum” social.
Réception du public: un habillage qui sert l’expérience
« Une DA réussie est celle qu’on oublie quand on s’amuse — parce qu’elle guide sans contraindre. »
Cette maxime résume bien l’ambiance : signalétique efficace, repères clairs, scènes qui captent l’œil. Les visiteurs trouvent plus facilement leur PGW : compétition, découverte indé, essais manette en main, espaces famille. En bref, la DA a facilité la navigation et mis en scène les contenus — une vraie valeur d’usage, au-delà de l’esthétique.
Temps forts: CLAIR OBSCUR | EXPEDITION 33 & le concert «A Painted Symphony»
« Clair Obscur | Expedition 33 »: la promesse et l’attrait
CLAIR OBSCUR | EXPEDITION 33 a été un pôle d’attraction majeur. Thématisation, mise en scène et attente narrative : tout concourait à créer l’événement. Qu’on y vienne pour lever un voile sur l’univers, sentir le gameplay ou simplement vivre le reveal dans la salle, la proposition a su aimanter le public. Important : plus qu’un « moment marketing », c’était une expérience — avec ce grain d’énigme qui nourrit les discussions sur le showfloor.
« A Painted Symphony »: quand la musique raconte le jeu
Le concert officiel « A Painted Symphony », qui fût complet très vite, a délivré ce que l’on attend d’un rendez-vous premium : arrangements soignés, montage visuel et montées émotionnelles qui rendent palpable l’ADN des jeux. C’est la passerelle idéale entre fans core et public familial : on entend le jeu avant même d’y jouer. Effet halo garanti : les musiques deviennent des souvenirs immédiats, que l’on repart fredonner — et partager.

L’effet “momentum”: files, frisson, FOMO maîtrisée
Ces deux temps forts ont instauré un rythme d’attente — files, murmures, compte à rebours — puis un déferlement sur scène. L’équilibre a été plutôt bien tenu : suffisamment de FOMO pour faire vibrer, pas au point de congestionner durablement les autres espaces. Bilan : des pics d’attention qui bénéficient à tout le salon, parce qu’ils mettent en appétit pour le reste.
Sur le showfloor: exposants, grands noms et découvertes
AAA & indés: la double hélice
Le mix AAA/indé reste l’ADN d’un grand salon : blockbusters pour aimanter, perles indé pour surprendre. Les visiteurs ont pu enchaîner sensations haute production et découvertes plus expérimentales. C’est aussi là que la DA aide : contrastes et parcours bien marqués créent une lecture intuitive du showfloor. Conseil pour l’année prochaine : pousser encore les “playlines” thématiques (aventure, action, famille, stratégie) pour augmenter le temps de jeu effectif et réduire l’errance.
Espaces familles & culture geek: la passerelle d’initiation
La PGW rappelle qu’elle n’est pas qu’un salon d’initiés : ateliers, zones d’essai et espaces pédagogiques ouvrent grand la porte aux familles et aux curieux. Cette année, l’ancrage grand public s’est incarné en vrai : meet & greet avec Mario et Luigi sur le stand Nintendo, animations scéniques accessibles, tournois où des visiteurs montent directement sur scène. Résultat : des moments photo partout, des sourires d’enfants, et une entrée en douceur dans la culture JV.
Plus loin, côté makers/cosplay, la culture geek déploie ses satellites : créations artisanales, props et décors — avec un Claptrap grandeur nature qui fait poser les fans de Borderlands, suscite les questions techniques et donne envie de fabriquer. On vient pour jouer, on reste pour un univers où le costume, la musique, l’artisanat et l’imaginaire se répondent.
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“On découvre un jeu, on repart avec une histoire — et souvent une photo souvenir.”
Compétition & communautés: le carburant social
Même sans entrer dans la technicité de l’e-sport, les rencontres, défis amicaux et animations de scène ont entretenu l’émulation — et Nintendo en a été le meilleur symbole cette année. Plus grand stand de la PGW 2025, l’espace rouge a joué la carte du divertissement live : invités sur scène, tournois ouverts au public et prises de micro pour lancer challenges et mini-finales. Résultat : une agora où se mêlent familles, curieux et joueurs confirmés, portée par des écrans géants et une mise en scène claire qui attire le regard depuis les allées. On y a entendu les cris de foule, vu des photo finish au dernier virage, et assisté à ces petits exploits partageables qui forgent la mémoire d’une édition. Preuve qu’un salon vit d’abord par ses communautés — quand elles montent sur scène, la magie opère.
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« On n’était pas venus pour “performer”, mais on s’est pris au jeu — et on a vibré avec la salle. »
Studios français à l’honneur
Une scène créative qui force le respect
Parce qu’on aime le redire haut et fort : les studios français font de belles et bonnes choses. À la PGW 2025, leurs projets ont brillé manette en main : directions artistiques affirmées, gameplay lisibles et prises de risque assumées. De notre côté chez Achievement Industry, on a été heureux de voir, en vrai, ce que donnent les jeux, comment ils se jouent, et ce qu’ils proposent aux joueuses et joueurs. Bravo à toutes les équipes : vos démos ont embarqué le public et rappelé pourquoi la création made in France compte sur la scène mondiale.
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Un mot pour conclure (et féliciter)
Chapeau bas aux équipes françaises présentes : votre exigence et votre générosité se sont senties en main — et ça, aucun stream ne peut le remplacer. On ressort confiants dans la vitalité de la création hexagonale : des idées, du gameplay, du cœur. Continuez à surprendre, nous serons là pour jouer et raconter.
L’énigme des chiffres: 161 000 visiteurs… et après ?
Rappel des repères: 161 000 vs 188 000 vs ~300 000
Les chiffres 2025 annoncent 161 000 visiteurs, contre 188 000 l’année précédente, loin des ~300 000 d’avant-Covid. Factuellement, c’est un recul. Mais que raconte-t-il ? D’abord, une fragmentation des pratiques : le jeu vidéo se consomme partout, tout le temps, et souvent en ligne. Ensuite, une professionnalisation des annonces hors-salon (showcases numériques) qui capte une partie de l’attention. Enfin, un réajustement du marché des salons vers des formats plus ciblés.
Pourquoi ce tassement: pistes d’analyse (sans faux-semblants)
Plusieurs facteurs peuvent coexister :
- Calendriers de sorties & annonces décalés,
- Budgets déplacement des communautés sous tension,
- Concurrence d’événements internationaux et formats en ligne,
- Attentes des visiteurs : jouer plus, attendre moins, vivre des reveals.
Traduction : quand l’expérience live n’offre pas un surcroît d’unique, certains reportent ou sélectionnent.
Paris perdu… ou pari en cours ?
Notre lecture: pas un “Paris perdu”, mais un pari en transformation.
161 000 ne signe pas l’échec : il repositionne l’événement. Si la PGW confirme sa valeur d’expérience (DA forte, temps forts musicaux/narratifs, jeu hands-on fluide), elle peut stabiliser son audience qualitative — celle qui vient pour vivre ce qui n’existe pas sur un stream. Le défi 2026 : densifier le “jouable”, clarifier les parcours thématiques, multiplier les moments “only-at-PGW”.
Ce que cela dit de l’industrie du jeu en 2025
Un calendrier mondial éclaté
Le jeu vidéo vit au rythme de showcases digitaux et de micro-événements. Les salons physiques doivent composer avec cette modularité. Conséquence : on ne vend plus seulement des annonces, on vend une mise en scène et un temps fort partagé. La PGW 2025 l’a compris avec A Painted Symphony et Clair Obscur | Expedition 33.
Des modèles qui migrent vers l’expérience
Entre free-to-play, abonnements et cross-play, les joueurs essayent avant d’adopter. Un salon qui optimise le nombre de sessions jouées par visiteur parle à cette économie de l’essai. Moralité : plus de manettes branchées, moins de friction ; plus d’expériences scéniques, moins de files statiques.
PGW, baromètre français
La PGW reste le baromètre hexagonal : elle mesure l’envie de rencontre, le besoin d’embrasser la culture autour du jeu, et la capacité de l’écosystème à faire front commun. 2025 a montré une identité renforcée, des pics d’attention solides, mais aussi le travail qui reste pour remonter le plateau de fréquentation.
En quelques mots
PGW 2025, c’est une identité visuelle neuve portée par Bigflo, des temps forts comme COMPLET – CLAIR OBSCUR | EXPEDITION 33 et le concert « A Painted Symphony », un showfloor lisible qui mixe AAA et indés, et une ambition claire : faire du live un supplément d’âme. Les 161 000 visiteurs interrogent : oui, la fréquentation recul[e] par rapport à 2024 et au monde d’avant ; non, ce n’est pas un Paris perdu si la valeur d’expérience continue de monter. Notre pari : capitaliser sur la DA, augmenter le “jouable”, et multiplier les moments uniques qui justifient le déplacement. Rendez-vous en 2026 pour vérifier si le pari est gagné.






























