Stop Killing Games: la pétition dépasse les 800 000 signatures

AutorArtículo escrito por Vivien Reumont
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Fecha de publicación03/07/2025
Illustration numérique stylisée représentant une manette de jeu rétro en silhouette blanche sur un fond très coloré et chaotique. La manette, évoquant celle des consoles classiques, semble se désintégrer en petits fragments géométriques sur sa partie droite, comme si elle était en train de se pixeliser ou d'exploser en données numériques. Le fond est un mélange de textures vives et abstraites, dominé par des teintes de rouge, bleu, violet et vert, avec des effets de bruit visuel et de glitch numérique. L’ensemble évoque une esthétique de déconstruction ou de transformation numérique, et peut symboliser l’évolution, la fragmentation ou même la dématérialisation de l’univers vidéoludique. Cette image est particulièrement évocatrice pour illustrer des sujets comme la crise du jeu vidéo, la transition technologique ou encore la mémoire culturelle des consoles passées.

L’univers du jeu vidéo traverse une nouvelle crise de confiance entre les consommateurs et les éditeurs. Au cœur de la tempête: la pétition « Stop Killing Games », une initiative citoyenne européenne qui fait grand bruit. Avec plus de 810 000 signatures récoltées à ce jour, elle soulève une problématique de plus en plus préoccupante pour les joueurs et les joueuses du continent: la disparition forcée de certains jeux vidéo.

Cette campagne vise à alerter l’opinion publique et les institutions sur une pratique devenue courante: l'obsolescence programmée des jeux. Lorsqu’un éditeur décide de fermer les serveurs nécessaires au bon fonctionnement d’un titre, celui-ci devient tout simplement injouable, même pour ceux qui l'ont acheté légalement. Une stratégie qui, selon les signataires de la pétition, constitue une atteinte directe aux droits des consommateurs et à la préservation du patrimoine numérique.

La démarche pourrait ne pas rester lettre morte: si la pétition atteint un million de signatures, elle pourra être officiellement examinée par la Commission européenne, ouvrant la voie à une potentielle législation. À l’heure où la préservation vidéoludique devient un enjeu culturel, juridique et économique majeur, « Stop Killing Games » pourrait bien changer durablement les règles du jeu.

 

L'initiative de la pétition « Stop Killing Games »

Une mobilisation citoyenne paneuropéenne

Lancée au sein de l’Union européenne, la campagne « Stop Killing Games » s’inscrit dans le cadre d’une initiative citoyenne européenne (ICE), un dispositif légal qui permet aux citoyens de proposer directement des lois à la Commission européenne s’ils réunissent un million de signatures dans un délai imparti. En d'autres termes, cette pétition n’est pas une simple démarche symbolique: elle pourrait réellement déclencher un processus législatif à l’échelle continentale.

L’objectif principal ? Protéger les joueurs et joueuses face à une tendance qui s'intensifie: la mise hors service volontaire de jeux, même récents, par la fermeture des serveurs. Des titres comme The Crew ou Mirror’s Edge Catalyst ont récemment été mis hors ligne, rendant impossible leur lancement, malgré leur acquisition légale. Une situation jugée inacceptable par une partie croissante de la communauté vidéoludique.

Lien vers la petition: https://www.stopkillinggames.com

Les défenseurs de la préservation numérique

Cette initiative ne vient pas de nulle part. Elle est portée par des associations de défense des consommateurs, des historiens du jeu vidéo, et des militants pour la préservation numérique. Tous s'accordent à dire qu’un jeu vidéo, au même titre qu’un film ou un livre, constitue une œuvre culturelle à part entière. Et comme toute œuvre, elle mérite d’être archivée, étudiée et rejouée, sans dépendre de décisions commerciales arbitraires.

L'appel lancé aux citoyens européens est donc clair: se mobiliser pour que les éditeurs ne puissent plus détruire leurs jeux sans alternatives. Une législation permettrait par exemple d'obliger les entreprises à fournir une version jouable en local avant de couper les serveurs, ou à ouvrir le code source pour la préservation.

 

Une problématique croissante: l'obsolescence programmée dans les jeux vidéo

Une stratégie économique lourde de conséquences

Le concept d’obsolescence programmée n’est pas nouveau: il s’agit d’un ensemble de pratiques destinées à réduire volontairement la durée de vie d’un produit. Mais dans l’univers du jeu vidéo, cette stratégie prend une forme plus insidieuse. En rendant les jeux dépendants de serveurs en ligne, les éditeurs gardent un contrôle total sur la durée de vie de leurs titres. Une fois les serveurs fermés, souvent pour des raisons économiques ou logistiques, les jeux deviennent inutilisables — même s’ils ont été achetés au prix fort.

Ce phénomène touche tout particulièrement les jeux dits « games-as-a-service », mais aussi des productions solo qui requièrent une connexion constante pour des fonctions de DRM, de vérification ou de contenu en ligne. Le problème ? Ces fermetures ne tiennent compte ni de l’investissement des joueurs, ni de l’importance historique de certaines œuvres.

« C’est comme si une maison achetée légalement pouvait vous être retirée parce que le constructeur a fermé boutique. » – Un joueur, commentaire sur la pétition.

La menace sur la conservation du patrimoine vidéoludique

Au-delà des aspects économiques et juridiques, cette logique pose un immense problème de préservation culturelle. Les jeux vidéo représentent une forme d’art interactive en constante évolution. Lorsqu’un jeu disparaît, ce n’est pas seulement un produit commercial qui s’éteint, c’est un pan entier de l’histoire du média qui s’efface. Il devient impossible pour les historiens, chercheurs ou même les nostalgiques de rejouer à certains titres.

Les musées, les bibliothèques numériques et les institutions dédiées à la conservation du jeu vidéo alertent depuis des années sur cette dérive. Le manque d’accès aux anciens jeux pour des raisons techniques ou juridiques constitue un obstacle majeur à leur transmission aux générations futures.

 

Les chiffres clés de la pétition

Une mobilisation massive et rapide

Lancée en 2024, la pétition « Stop Killing Games » a rapidement gagné en visibilité à travers les réseaux sociaux, les forums de passionnés, et plusieurs médias spécialisés dans le jeu vidéo. Aujourd’hui, elle cumule déjà plus de 810 000 signatures, se rapprochant à grands pas du seuil symbolique du million, indispensable pour que l’initiative soit officiellement examinée par la Commission européenne.

Cette mobilisation est exceptionnelle, non seulement par son ampleur mais aussi par sa vitesse. Rarement une ICE aura atteint un tel niveau de soutien en si peu de temps, preuve que la problématique dépasse le simple cercle des hardcore gamers. Parents, étudiants, collectionneurs ou simples consommateurs: la cause touche un public large, sensible à la question du droit numérique et de la propriété intellectuelle.

Une mécanique juridique bien rodée

Concrètement, pour qu’une initiative citoyenne européenne soit valide, elle doit recueillir un million de signatures dans au moins sept pays membres de l’UE, avec des quotas minimaux par pays. Une fois ce seuil atteint, la Commission européenne est tenue d’y répondre, ce qui peut potentiellement conduire à une proposition de loi sur la préservation et l’accessibilité des jeux vidéo achetés.

En atteignant les 810 000 soutiens, la pétition a d’ores et déjà prouvé que la question de l’obsolescence des jeux n’est plus un détail technique réservé à une élite. Elle est devenue un sujet politique, juridique et culturel d’ampleur européenne.

 

L'impact potentiel sur l'industrie et la législation européenne

Vers une nouvelle ère de régulation du jeu vidéo ?

Si la pétition atteint son objectif, elle pourrait marquer un tournant majeur dans la régulation de l’industrie vidéoludique au sein de l’Union européenne. En effet, les mesures envisagées par ses promoteurs incluent des obligations légales pour les éditeurs, telles que:

  • Fournir une version jouable hors ligne des jeux avant fermeture des serveurs.
  • Rendre les codes sources disponibles à des fins de préservation.
  • Prévenir les utilisateurs bien à l’avance et de façon transparente.

Ces règles obligeraient les entreprises à intégrer la durabilité logicielle dès la conception des jeux, une démarche jusqu’ici peu valorisée dans un secteur centré sur l’innovation rapide et les revenus récurrents. Mais au-delà du jeu lui-même, ce sont les droits numériques des consommateurs qui seraient renforcés, alignant le jeu vidéo sur les standards de conservation déjà en place dans d’autres industries culturelles comme le cinéma ou la musique.

Un choc pour les éditeurs… ou une opportunité ?

Du côté des éditeurs, les réactions sont partagées. Si certains y voient une menace pour leur modèle économique basé sur des services centralisés et la rentabilité à court terme, d’autres y perçoivent une opportunité de restaurer la confiance avec les joueurs, de renforcer l’image de marque et de se positionner comme acteurs responsables.

Il est probable que de grandes entreprises résistent à toute forme de contrainte juridique, mais une pression publique croissante et une régulation bien pensée pourraient ouvrir la voie à un équilibre plus sain entre innovation et préservation.

 


En quelques mots

La pétition « Stop Killing Games » dépasse le simple cadre d’une revendication de joueurs mécontents. Elle cristallise un débat fondamental sur l’avenir de la propriété numérique, la pérennité des œuvres culturelles, et les droits des consommateurs à une ère où les jeux vidéo sont aussi des biens de consommation que des témoins de leur époque.

Avec plus de 810 000 signatures, cette initiative citoyenne européenne s’approche d’un tournant décisif. Si elle atteint le million, elle pourrait obliger la Commission européenne à se pencher sur des pratiques jusque-là peu remises en question par la législation. Un événement qui pourrait non seulement protéger les droits des joueurs, mais aussi favoriser la préservation de la mémoire vidéoludique.

Il ne s’agit pas simplement de garder en vie d’anciens jeux. Il s’agit de respecter le lien émotionnel, culturel et historique que ces œuvres tissent avec leurs joueurs. Et à l’heure où les jeux disparaissent aussi rapidement qu’ils apparaissent, le combat pour leur survie est plus essentiel que jamais.

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