
Huit ans. Voilà bientôt huit années que le très attendu The Elder Scrolls VI a été officiellement annoncé par Bethesda lors de l’E3 2018. Et pourtant, à l’approche de 2026, les fans restent toujours dans le flou concernant sa date de sortie. Un trailer énigmatique, un logo sur fond de montagne, et depuis… le silence, ou presque. Mais aujourd’hui, les choses semblent légèrement bouger du côté de Bethesda Game Studios.
Dans une industrie où l’attente est souvent synonyme de déception ou d’incertitude, les rares déclarations officielles sont scrutées à la loupe. Et récemment, c’est Todd Howard, le réalisateur emblématique de la saga, qui a ravivé l’espoir des fans en affirmant que le développement « avance très bien ». À cela s’ajoutent des propos du directeur artistique Emil Pagliarulo, qui insiste sur la qualité et le soin apportés au jeu.
Alors, que se passe-t-il réellement en coulisses ? Pourquoi un tel délai, et qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir de la franchise ? Plongeons dans les coulisses d’un développement aussi titanesque que mystérieux.
The Elder Scrolls VI : un développement long, mais prometteur
L'annonce historique et le temps de développement
En juin 2018, Bethesda annonçait en grande pompe The Elder Scrolls VI, avec un simple teaser dévoilant un paysage montagneux et le logo de la série. Ce fut suffisant pour déclencher une vague d’excitation mondiale. Pourtant, à ce moment-là, peu de gens savaient que le projet n’en était encore qu’à ses balbutiements. Bethesda se concentrait principalement sur Starfield, leur nouvelle licence spatiale, qui mobilisait l’essentiel des ressources du studio.
Depuis, les années ont défilé sans véritables mises à jour concrètes. 2026 marquera donc huit années d’attente depuis l’annonce, un délai qui pourrait sembler interminable… mais pas forcément alarmant si l’on considère l’ambition supposée du jeu. Le précédent opus, Skyrim, est devenu une icône culturelle, jouée sur quasiment toutes les plateformes imaginables. L’attente est donc à la hauteur des attentes.
Bethesda a toujours opté pour des cycles de développement longs, notamment en privilégiant de longues phases de préproduction, une stratégie assumée par Todd Howard. Il ne s’agit pas seulement de créer un RPG massif, mais de façonner un monde vivant, crédible, avec une narration profonde et un gameplay renouvelé.
Pourquoi le jeu ne sort pas encore : contraintes et attentes
Le report de The Elder Scrolls VI est aussi un choix stratégique. Dans l’industrie du jeu vidéo, sortir un titre trop tôt peut avoir des conséquences désastreuses. Cyberpunk 2077 ou No Man’s Sky en sont des exemples notoires : des jeux prometteurs, lancés trop vite, et qui ont dû batailler pendant des mois (voire des années) pour regagner la confiance des joueurs.
Comme l’a souligné Emil Pagliarulo, les studios font aujourd’hui face à une pression énorme, à la fois technique, médiatique et communautaire. Les joueurs veulent du neuf, du beau, du stable… et tout cela, sans attendre. Mais la réalité du développement est bien différente : « Le développement de jeux est long, et les sorties sont constamment repoussées. »
Bethesda veut éviter le piège du lancement bâclé. Le studio prend donc son temps pour peaufiner chaque détail, en gardant en tête la promesse d’un jeu qui ne viendra pas simplement prolonger la série, mais la réinventer pour une nouvelle génération de joueurs.
Todd Howard s’exprime : « Ça avance très bien »
Extraits clés de l’entretien avec Game Informer
Dans un entretien accordé récemment à Game Informer, Todd Howard, figure emblématique de Bethesda et producteur exécutif du jeu, a tenu à rassurer la communauté. Sans pour autant donner de date de sortie ou de détails croustillants sur le gameplay, il a déclaré que le développement « avance très bien » — une affirmation qui, bien que succincte, marque une évolution du discours habituellement plus réservé du studio.
« La majeure partie du studio travaille sur (The Elder Scrolls) VI, mais je tiens à préciser que nous travaillons toujours sur d'autres jeux en parallèle. » – Todd Howard
Cette déclaration confirme un changement important : The Elder Scrolls VI est désormais la priorité principale de Bethesda. Si Starfield avait monopolisé l’attention jusqu’à sa sortie, le studio semble désormais pleinement engagé dans ce nouveau chapitre de la saga fantasy.
Mais Howard reste réaliste. Il rappelle que le studio a toujours adopté une philosophie de développement où la qualité prime sur la vitesse : « Nous aimerions tous qu'il aille un peu plus vite – ou beaucoup plus vite – mais c'est un processus que nous voulons mener à bien. »
Ce que cela signifie concrètement pour les joueurs
Au-delà des mots, cette prise de parole révèle une vision claire : The Elder Scrolls VI n’est pas un jeu que l’on rush. Bethesda veut construire une expérience qui tiendra sur la durée, comme Skyrim, qui reste massivement joué plus de dix ans après sa sortie. Cela implique une attention particulière à la conception du monde, aux systèmes de jeu, à la narration, et probablement une refonte du moteur graphique (le Creation Engine 2, déjà utilisé pour Starfield, sera sûrement reconduit ici).
Les joueurs, eux, oscillent entre frustration et excitation. L’optimisme de Todd Howard est contagieux, mais sans images ni date précise, il est difficile pour beaucoup de projeter concrètement ce que The Elder Scrolls VI sera. Ce flou artistique entretient un mystère stratégique, mais aussi une certaine impatience.
En somme, ces déclarations, bien que mesurées, permettent de réaffirmer que le projet est bel et bien en cours, avec une direction affirmée et une priorité donnée à la qualité.
Un studio multi‑projets : Bethesda entre plusieurs développements
Comment Bethesda gère plusieurs jeux en parallèle
L’un des aspects les plus fascinants du fonctionnement de Bethesda Game Studios, c’est sa capacité à jongler avec plusieurs projets d’envergure en même temps. Todd Howard l’a précisé dans son entretien : même si The Elder Scrolls VI est devenu le projet central, d’autres titres sont en cours de développement au sein du studio. Cette stratégie n’est pas nouvelle — Bethesda a toujours travaillé ainsi, avec des équipes réparties entre différents chantiers.
Cette organisation nécessite une méthodologie bien huilée. Avant même qu’un jeu n’entre en production, Bethesda investit des années en préproduction : world building, design des systèmes, moteur technique, écriture… Tout est préparé méticuleusement pour fluidifier ensuite la production. C’est une vision à long terme, typique des studios qui visent des jeux massifs et durables.
« Nous sommes donc habitués à effectuer plusieurs développements en simultané. » – Todd Howard
Mais gérer plusieurs projets à la fois pose aussi un vrai défi humain. Ressources limitées, communication interne, gestion des priorités : chaque décision peut affecter l'avancement global, surtout quand les équipes sont sollicitées sur des titres aussi exigeants.
Force ou faiblesse dans la stratégie actuelle ?
Travailler sur plusieurs jeux à la fois peut sembler risqué — et cela l’est parfois. On se souvient que la sortie de Fallout 76, très critiquée à son lancement, avait coïncidé avec un pic d’activité sur Starfield et la phase initiale de The Elder Scrolls VI. Certains analystes y ont vu une dispersion des forces de Bethesda, avec une qualité en baisse.
Cependant, cette approche montre aussi une capacité de résilience rare dans l'industrie. En maintenant une roadmap diversifiée, Bethesda limite les risques économiques liés à l’échec d’un seul titre. De plus, les technologies développées pour un jeu peuvent souvent être réutilisées dans un autre, optimisant ainsi le travail de fond (comme le moteur Creation Engine 2).
La vraie clé de cette stratégie repose sur le timing. Si Bethesda parvient à bien organiser ses phases de production, chaque jeu peut bénéficier de l’expérience et des innovations des précédents. Et avec The Elder Scrolls VI, tout indique que le studio souhaite éviter les erreurs passées en concentrant davantage de ressources humaines et créatives sur le projet.
Emil Pagliarulo sur la patience et la qualité
L’importance du temps de développement selon le directeur artistique
Dans un contexte où les studios de jeux vidéo subissent une pression constante de la part des investisseurs comme des joueurs, Emil Pagliarulo, directeur artistique chez Bethesda, a tenu à clarifier la position du studio sur le développement de The Elder Scrolls VI. Et sa réponse est on ne peut plus claire : « Nous allons prendre notre temps, autant qu'il le faudra pour que le jeu soit excellent. »
Cette déclaration va à contre-courant de la tendance actuelle de sortie rapide, souvent au détriment de la stabilité ou de la profondeur de gameplay. Pagliarulo rappelle que, contrairement à ce que certains pensent, la pression principale ne vient pas de l’extérieur, mais bien de l’intérieur : une volonté profonde de délivrer un jeu à la hauteur des attentes monumentales qu’il suscite.
« Ce n’est pas la pression des joueurs qui nous guide, c’est notre propre exigence. » – Emil Pagliarulo
Il s'agit donc d'une vision presque artisanale du développement, où l'on privilégie la maîtrise, le raffinement et l'optimisation, plutôt que la précipitation. Ce discours rejoint une nouvelle philosophie de l'industrie : celle du “jeux finis à la sortie”, qui reprend de l’ampleur après plusieurs scandales de lancements ratés.
Jeu parfait ou sortie précipitée ? Le dilemme des fans
Les fans de The Elder Scrolls se divisent en deux camps : ceux qui réclament des nouvelles concrètes et un jeu jouable dans les plus brefs délais, et ceux qui comprennent que la patience est un ingrédient essentiel à la création d’un chef-d’œuvre.
Le cas de Grand Theft Auto VI est un bon parallèle : lui aussi est repoussé à plusieurs reprises, justement pour éviter un lancement imparfait. Pagliarulo utilise cet exemple pour justifier la lenteur du processus, en soulignant que créer un jeu de cette envergure demande non seulement du temps de création, mais aussi un long travail de polish et de debug.
Alors, qu’est-ce que les joueurs veulent vraiment ? Un The Elder Scrolls VI rapide, mais bâclé ? Ou un opus mémorable, peaufiné dans les moindres détails ? Bethesda semble avoir tranché. Et même si cette décision frustre certains fans, elle pourrait bien s’avérer payante à long terme.
« Mieux vaut un jeu en retard qu’un jeu raté. » – Adage désormais bien connu dans le milieu
En quelques mots
Après huit années d’attente, les nouvelles autour de The Elder Scrolls VI se font toujours rares, mais les déclarations récentes de Todd Howard et Emil Pagliarulo nous offrent une lueur d’espoir. Le développement est bel et bien actif, il avance « très bien », et surtout, il bénéficie d’un soin particulier, dicté par une exigence de qualité plutôt que par des deadlines marketing.
Bethesda reste fidèle à son approche : prendre le temps nécessaire pour créer un univers cohérent, ambitieux et durable. L’attente est longue, certes, mais elle semble justifiée par l’ambition du projet. Entre la pression des joueurs, les leçons des échecs récents dans l’industrie, et l’envie de ne pas trahir l’héritage de Skyrim, le studio joue la carte de la prudence — et peut-être celle de la sagesse.
Ce que veulent les joueurs ? Un RPG légendaire. Et si cela implique quelques années supplémentaires, Bethesda semble prêt à faire ce qu’il faut. L’avenir nous dira si cette patience portera ses fruits. Une chose est sûre : l’univers de Tamriel n’a pas fini de faire rêver.