The God Slayer: aperçu gameplay et univers steampunk-oriental

AuthorArticle written by Vivien Reumont
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Publication date05/12/2025

Le studio chinois Pathea Games, à qui l'on doit les charmantes simulations de vie My Time at Portia et My Time at Sandrock, nous surprend aujourd’hui avec un virage à 180 degrés. Fini les ateliers bucoliques, bonjour les combats explosifs et les divinités oppressantes ! Avec The God Slayer, les développeurs plongent dans l’univers de l’action-RPG en monde ouvert, où l’esthétique steampunk-orientale sert d’écrin à une lutte mystique et sociale.

Initialement annoncé en juillet 2023, ce nouveau titre s’offre enfin une première présentation de gameplay. L’occasion pour les joueurs de découvrir un monde riche, dominé par des Célestes impitoyables et rythmé par la maîtrise des éléments. Disponible prochainement sur PS5, Xbox Series et PC via Steam, The God Slayer n’a pas encore de date de sortie officielle. Mais ce premier aperçu a suffi pour susciter la curiosité — voire l’impatience — d’une partie de la communauté.

Dans ce jeu, le joueur incarne Cheng, un “Elemancer” traqué par les puissants, capable de manipuler le feu, l’eau, la terre, le bois et le métal. Autant dire que ce n’est pas l’énième jeu de rôle fantasy générique… Avec ses combats dynamiques et son univers socialement chargé, The God Slayer entend bien se faire une place de choix dans le paysage des RPG narratifs.

 

Présentation de The God Slayer et de son contexte

Contexte du studio et changement de registre

Pathea Games n’est pas un studio inconnu du grand public, bien au contraire. Leur signature douce-amère et artisanale a fait mouche avec les jeux de simulation My Time at Portia et My Time at Sandrock, où les joueurs construisent, cultivent et s’intègrent dans une petite communauté. Ce qui rend The God Slayer particulièrement intrigant, c’est ce changement radical de cap.

Fini les journées à réparer des moulins ou à livrer des colis à des PNJ bavards. Le studio chinois troque les pioches pour les boules de feu et les rouages pour des luttes de pouvoir divin. Ce virage audacieux peut surprendre, mais témoigne d'une volonté de diversification et, sans doute, d’un désir de s’attaquer à des genres plus ambitieux. À l’heure où les jeux de rôle tentent souvent de coller aux codes occidentaux, The God Slayer fait le pari d’un mélange culturel et esthétique peu courant.

"Il faut parfois brûler son passé pour faire jaillir une nouvelle flamme. C’est exactement ce que fait Pathea Games avec ce projet."

Monde, univers et pitch narratif

The God Slayer se déroule dans un royaume fictif nommé Zhou, et plus précisément dans sa capitale : une immense cité technologiquement avancée, propulsée par la vapeur. Le contraste y est fort : d’un côté, des dirigeables, monorails, maisons climatisées et autres merveilles mécaniques réservées à l’élite ; de l’autre, des quartiers misérables où le peuple trime dans les usines et se courbe devant les Célestes.

Ces derniers sont des entités puissantes et divines qui règnent par la terreur et manipulent le Qi, la source de tous les pouvoirs élémentaires. Le joueur incarne Cheng, un Elemancer, c’est-à-dire un humain capable d’utiliser lui aussi cette force sacrée. Un affront pour les Célestes, qui ont lancé une purge massive connue sous le nom de Sanction Divine. Les Elemancers ont été pourchassés, massacrés… mais pas tous.

Cheng, membre de la Société de l'Étoile Tombante — un mouvement de rébellion souterrain —, n’est pas simplement un héros lambda. C’est un survivant, un résistant, un homme en quête de vengeance. Il devra retrouver des maîtres des éléments, développer sa maîtrise du Qi et affronter les Célestes eux-mêmes. Le récit s’annonce donc chargé en émotions, conflits idéologiques, et confrontations épiques.

 

Mécaniques de gameplay et système de pouvoirs élémentaires

L’élément central : l’Elemencie et les éléments (feu, eau, terre, métal, bois)

Dans The God Slayer, les combats ne reposent pas simplement sur un enchaînement de coups ou d'esquives. Le cœur du gameplay, c’est l’Elemencie : la capacité à manipuler les cinq éléments — feu, eau, terre, bois et métal. Cheng, notre protagoniste, est capable d’enchaîner les attaques élémentaires avec une fluidité impressionnante. Ce n’est pas juste un magicien lançant des sorts génériques : ici, chaque pouvoir interagit avec l’environnement et les autres éléments de manière dynamique.

Par exemple, le feu peut embraser les zones boisées, l’eau peut éteindre les flammes ou inonder une zone pour ralentir les ennemis, et la terre permet de créer des obstacles ou d’écraser l’adversaire. Le métal, quant à lui, semble lié à des attaques plus directes et destructrices, probablement liées à des armes ou des structures mécaniques. Ces interactions ne sont pas juste esthétiques, elles sont au cœur de la stratégie de combat.

« Le feu consume le bois, l'eau éteint le feu, la vapeur s'élève de l'eau bouillante et la terre peut devenir une entrave », précisent les développeurs. Ce système élémentaire rappelle les mécaniques d’alchimie et de réactions en chaîne que l’on trouve dans des jeux comme Divinity: Original Sin II, mais avec une saveur orientale et mystique.

Approche du combat et liberté d’action

Ce qui frappe dans la première démo de gameplay, bien qu’elle soit très scriptée, c’est la liberté tactique offerte au joueur. Chaque élément peut être utilisé seul ou en combinaison, ouvrant la porte à des styles de jeu variés. Un joueur pourra préférer l’approche frontale en enchaînant les explosions de feu et les attaques de pierre, tandis qu’un autre misera sur le contrôle de terrain avec l’eau et le bois pour ralentir, piéger ou détourner les ennemis.

La démo présente également un système de ciblage fluide, avec des transitions rapides entre les différents types de pouvoirs, suggérant un système de combos et une personnalisation poussée des enchaînements. L’interface semble conçue pour encourager les expérimentations : ce n’est pas le jeu qui vous impose une méthode, c’est vous qui créez votre propre style.

Bien sûr, tout cela reste à confirmer dans la version finale. On ignore encore si le joueur pourra faire évoluer certains éléments plus que d’autres, ou s’il pourra débloquer de nouvelles combinaisons au fil de l’aventure. Mais cette première démonstration laisse entrevoir un potentiel rafraîchissant pour les amateurs de RPG tactiques et de magie créative.

 

Univers visuel et direction artistique steampunk-oriental

Esthétique de la ville et ambiance steampunk

Dans The God Slayer, l’univers visuel ne se contente pas d’habiller le gameplay, il en est une extension directe. La capitale du royaume de Zhou, principal théâtre des événements, déploie une architecture dense et verticale, dominée par des canalisations d’acier, des turbines géantes, des dirigeables en mouvement et des vapeurs constantes s’échappant des machines. Le tout baigne dans une ambiance très typée steampunk, mais avec une forte inspiration orientale, qui lui confère une personnalité unique.

Les rues animées rappellent les grandes cités industrielles de l’ère victorienne, mais teintées de calligraphies traditionnelles, de lanternes suspendues et d’arabesques sculptées dans le métal. Ce mélange d’ancien et de futuriste donne à la ville un caractère à la fois familier et exotique, presque mystique. On y sent l’opposition entre progrès technologique et valeurs spirituelles, un thème central dans le récit.

“Une ville à la pointe de la technologie de la machine à vapeur, mais toujours enchaînée par les inégalités sociales.”

Les dirigeables traversant le ciel ne sont pas seulement décoratifs : ils participent à la narration du pouvoir et du contrôle exercé par les Célestes. Le design du jeu semble pensé pour soutenir le récit d’un monde en tension, prêt à exploser.

Immersion narrative et atmosphérique

Ce monde ne serait rien sans la charge émotionnelle qui l’habite. Si le steampunk fascine souvent par son esthétique, The God Slayer va plus loin en injectant une dimension sociale et politique forte. Les Célestes vivent dans le luxe et la lumière, pendant que le peuple est écrasé sous les fumées noires des usines à charbon. Ce contraste se ressent visuellement à chaque coin de rue : les quartiers pauvres sont sombres, rouillés, étroits, tandis que les zones nobles brillent de verre poli et de cuivre doré.

Cheng, en tant que membre de la Société de l’Étoile Tombante, incarne cette fracture sociale. Son combat n’est pas uniquement personnel — il est aussi celui d’un peuple opprimé. L’univers artistique sert donc autant à immerger qu’à faire passer un message. Chaque détail de l’environnement semble réfléchi pour accentuer cette atmosphère de révolte imminente, où le surnaturel se mêle à l’industriel.

Ce choix de direction artistique permet à The God Slayer de se distinguer clairement dans un marché saturé de RPG se déroulant dans des royaumes médiévaux génériques ou des dystopies futuristes. Ici, le joueur est plongé dans une mythologie industrielle, à la fois poétique et brutale.

 

Enjeux, attentes et questionnements

Points forts et promesses

The God Slayer n’est pas simplement un action-RPG de plus : il a plusieurs cartes en main qui pourraient bien lui permettre de se démarquer. En premier lieu, son univers original — un monde steampunk-oriental avec des divinités despotiques et une magie élémentaire fluide — se détache clairement du lot. Là où beaucoup de RPG se contentent d’exploiter les classiques dragons et royaumes médiévaux, Pathea Games ose l'inattendu.

Le système de pouvoirs élémentaires dynamiques est sans doute le point le plus excitant. Il ne s’agit pas simplement d’avoir cinq types d’attaques, mais bien de jongler avec leurs interactions pour créer des stratégies de combat réellement créatives. Cette promesse de liberté d’approche pourrait plaire aux fans de jeux comme Magicka, Divinity ou Genshin Impact, tout en apportant sa propre identité.

Sur le plan narratif, The God Slayer se dote d’un protagoniste fort, d’une quête personnelle de vengeance, mais aussi d’un fond social et politique marquant. Cette double lecture — vengeance intime et lutte collective — pourrait offrir une profondeur rare dans un jeu de ce genre.

Et puis, visuellement, le jeu est déjà impressionnant. Le mélange d’éléments steampunk avec l’imagerie asiatique traditionnelle crée une atmosphère inédite qui intrigue autant qu’elle séduit.

Incertitudes et défis

Mais aussi prometteur soit-il, The God Slayer soulève plusieurs interrogations. La première, évidemment, reste l’absence de date de sortie. Le jeu est bien confirmé sur PS5, Xbox Series et Steam, mais rien n'indique encore quand les joueurs pourront le prendre en main.

Ensuite, il faudra voir si le gameplay tiendra réellement ses promesses. La démo, bien que spectaculaire, est très scriptée. Reste à prouver que cette liberté stratégique ne sera pas bridée dans le jeu final, ou que la richesse des pouvoirs ne deviendra pas vite redondante.

Autre point : le contenu du monde ouvert. Un bel univers visuel, c’est bien, mais il faut qu’il soit peuplé, vivant, cohérent, et surtout intéressant à explorer. Le risque d’un open world vide ou trop linéaire plane toujours sur ce genre de production.

Enfin, la qualité des doublages, la traduction française et les performances techniques seront des aspects scrutés de près à la sortie. Les ambitions sont grandes, et Pathea Games n’a jamais encore produit un titre de cette ampleur. Il faudra prouver qu’ils peuvent passer du jeu de niche au jeu grand public sans perdre leur âme.

 


En quelques mots

Avec The God Slayer, Pathea Games s’aventure en terrain inconnu, loin des fermes paisibles de Portia ou Sandrock. Ce nouveau titre, à la croisée du RPG narratif, du jeu d’action et du jeu de réflexion élémentaire, a déjà de solides arguments pour séduire. Entre son univers steampunk-oriental visuellement singulier, ses mécaniques de combat originales et son propos politique sous-jacent, il a tout pour devenir une nouvelle pépite du genre.

Certes, de nombreuses questions subsistent : la liberté de gameplay sera-t-elle réellement à la hauteur des promesses ? Le monde ouvert sera-t-il aussi vivant qu’il est beau ? Et surtout : quand pourrons-nous enfin y jouer ? Mais une chose est sûre : The God Slayer ne laisse pas indifférent.

Un monde oppressant, une magie déchaînée, et un héros en quête de justice : voilà la recette d’un RPG qui pourrait bien électriser l’année à venir.

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