Au sein de la PGW2024, les regards se tournent vers Dead Rising Deluxe Remaster, le dernier pari de Capcom. Après 18 ans d'attente et un quatrième opus controversé, les morts-vivants de Willamette refont surface, et Frank West est toujours là pour capturer le scoop de sa vie. Mais le journaliste photographe préféré des joueurs pourra-t-il revivre une nouvelle heure de gloire ? À travers notre test, découvrons si ce retour est à la hauteur des attentes de ses fans, en dévoilant les nouveautés et en explorant ce qui a – ou n'a pas – changé.
Retour à Willamette: un nostalgique coup d'œil modernisé
Initialement lancé en 2006 sur Xbox 360, Dead Rising avait surpris par son gameplay hybride mêlant beat 'em all et survival horror, offrant une expérience unique pour l’époque. Avec ce remaster, Capcom a mis l'accent sur une modernisation technique soignée sans pour autant trahir l'essence de l’original. Les graphismes sont désormais affichés en 4K/60fps, rendant justice aux textures et aux éclairages améliorés, tandis que les modèles 3D de Frank West et des personnages principaux bénéficient d’un soin tout particulier, affichant des détails plus fins et des animations retravaillées.
Le Willamette Parkview Mall – ce centre commercial fictif devenu mythique – n’a jamais été aussi captivant. La profondeur des textures et les nouveaux jeux de lumière révèlent des détails souvent imperceptibles à l’époque, bien que le pop-up d’éléments en arrière-plan et de zombies reste parfois visible. Malgré quelques chutes de framerate, ce retour conserve le charme étrange et macabre qui a fait la réputation de Dead Rising, alliant humour noir et ambiance oppressante.
Une jouabilité optimisée pour plaire aux anciens et aux nouveaux joueurs
Capcom a introduit des améliorations de confort de jeu dans cette version remasterisée en repensant la gestion de l'inventaire et en permettant désormais à Frank de se déplacer en visant, un ajout précieux pour le contrôle. Les sauvegardes sont plus nombreuses et laissent désormais un peu plus de marge d’erreur, grâce à des checkpoints réguliers qui allègent la pression sur le joueur, surtout durant les missions secondaires. Les PNJs que l’on escorte semblent aussi plus enclins à suivre les instructions, améliorant les séquences d'escorte souvent fastidieuses du jeu original. Enfin, l’interface utilisateur a été repensée pour offrir une navigation plus fluide, avec une boussole redessinée qui facilite la localisation des objectifs.
"Dans Dead Rising, le temps vaut bien plus que de l’argent." – Capcom
Bien que Capcom ait introduit ces ajustements bienvenus, les fans de la première heure pourront opter pour la maniabilité d'origine, leur offrant ainsi une expérience proche de celle de 2006. En revanche, l'intelligence artificielle des PNJs reste encore perfectible. Les survivants peuvent encore se bloquer dans des décors ou agir de manière incohérente, un vestige de l’époque qui pourra agacer ceux qui espéraient une refonte totale. Cette incomplétude pourrait frustrer, mais elle rappelle aussi un style et un charme propres aux jeux de cette période.
Frank West face au temps: une mécanique de jeu préservée
La quête principale de Frank repose toujours sur un temps limité de 72 heures pour percer le mystère de Willamette et retrouver l’hélicoptère de secours. Cette contrainte de temps imposée au joueur crée une pression constante, d’autant plus que de nombreux objectifs annexes viennent s'ajouter à l'histoire. Entre les rendez-vous appelés "CAS" et les missions secondaires, il est impossible de tout accomplir en une seule partie, forçant les joueurs à faire des choix stratégiques.
Les décisions à prendre ajoutent une couche supplémentaire de tension. Faut-il éliminer un boss psychopathe et récupérer une arme rare, ou ignorer cette opportunité pour respecter les délais du prochain CAS ? Cette nouvelle édition n’intègre pas l’inventaire de Dead Rising 4, obligeant le joueur à composer avec une gestion stricte des ressources.
Refonte audio et visuelle: un renouveau immersif
En plus des améliorations visuelles, Dead Rising Deluxe Remaster offre une ambiance sonore rehaussée. Pour la première fois, le jeu propose un doublage complet en français, enrichissant ainsi l’immersion et rendant les dialogues plus engageants. Les musiques d'ambiance évoluent désormais en fonction du costume de Frank, ajoutant une touche de personnalisation bienvenue et renforçant l'immersion.
Les amateurs de gore apprécieront les effets visuels: les zombies se démembrent dans des gerbes de sang bien rendues, et chaque élément du décor peut devenir une arme destructrice et inventivement sanglante. Toutefois, certains aspects du jeu, jugés désuets par les standards actuels, ont été écartés, notamment les clichés érotiques, désormais placés dans la catégorie "inclassable".
Des ajouts bienvenus, mais une jouabilité qui reste perfectible
En termes de contenu additionnel, Dead Rising Deluxe Remaster propose de nouveaux costumes et une amélioration de l’appareil photo avec des options de focus et de flash. Le jeu intègre également des filtres pour les photographies, ce qui permet de produire des clichés dignes des standards des réseaux sociaux. Cependant, la jouabilité peut encore paraître rigide, surtout lors des combats rapprochés avec de nombreux zombies.
Les joueurs seront confrontés à un bouton unique d’action, qui sert à ramasser des objets, ouvrir des portes, et attaquer. Cela entraîne parfois des erreurs de manipulation dans les moments de panique, une contrainte amplifiée par la rigidité des déplacements, typiques de l'époque. De plus, les boss, bien que nombreux, n’apportent pas toujours un défi de combat varié. Ils sont souvent des "sacs à PV" aux patterns répétitifs qui peuvent ralentir la progression, en particulier quand le chronomètre devient un facteur de stress important.
Les fans seront probablement ravis de retrouver des véhicules pour gagner quelques secondes précieuses, bien que ceux-ci réapparaissent dans leur emplacement d’origine dès que l’on change de zone. Capcom a choisi de maintenir une expérience fidèle, au risque de décevoir ceux qui espéraient une approche plus moderne.
Verdict pour les nostalgiques et les nouveaux joueurs
Pour les amateurs de l’original, Dead Rising Deluxe Remaster représente un retour en force réussi. Il revisite l’aventure de Frank West avec une mise en valeur de l’univers de Willamette, tout en conservant les fondamentaux. Cependant, les nouvelles générations de joueurs pourront trouver certaines mécaniques datées et une maniabilité rigide. Ce remaster semble davantage conçu pour les nostalgiques que pour les novices.
Points forts
- Rythme intense et gameplay hybride toujours aussi efficace.
- Visuels en 4K/60fps qui magnifient l'expérience.
- Doublage intégral en français et spatialisation audio retravaillée.
- Nombreuses optimisations de confort de jeu et de navigation.
Points faibles
- IA des PNJs encore perfectible, avec des comportements incohérents.
- Jouabilité rigide selon les standards actuels.
- Quelques chutes de framerate et le pop-up toujours présent.
En quelques mots
Dead Rising Deluxe Remaster réussit son retour en offrant une expérience nostalgique améliorée, bien que limitée par certains choix de design datés. Les graphismes et l’audio retravaillés plongent les joueurs dans un univers plus immersif, tandis que la tension unique de l’original est intacte. Pour ceux qui ont vibré aux premières heures de Frank West, ce remaster vaut le détour. En revanche, les nouveaux venus pourront hésiter face à une jouabilité parfois figée dans le temps. Frank West est de retour, mais reste-t-il vraiment pertinent pour les joueurs de 2024 ?