Relic Entertainment: une nouvelle stratégie pour assurer son avenir

AuteurArticle écrit par Vivien Reumont
|
date de publication11/02/2025
Logo du studio de développement de jeux vidéo Relic Entertainment. Le design présente un fond noir avec le nom du studio écrit en lettres noires sur un rectangle jaune. Le mot "relic" est stylisé avec une typographie moderne et légèrement arrondie, tandis que le "r" initial est distinct et séparé du reste du mot. En dessous, en lettres capitales plus petites, figure le mot "ENTERTAINMENT". Un petit "™" est placé en bas à droite, indiquant une marque déposée. L’ensemble du design repose sur un contraste fort entre le jaune et le noir, offrant une identité visuelle marquante.

Relic Entertainment, le studio canadien célèbre pour ses jeux de stratégie comme Company of Heroes et Age of Empires IV, traverse une période de transition majeure. Après avoir été mis en vente par SEGA et racheté par Emona Capital LLP, le studio a retrouvé son indépendance mais doit désormais assurer sa pérennité dans un marché compétitif.

Face à cette nouvelle réalité, Relic Entertainment a dévoilé une stratégie articulée autour de trois grands axes: soutenir ses jeux existants, explorer le développement de titres plus modestes et raviver son catalogue d’anciens succès. Avec ces ambitions, le studio espère non seulement se stabiliser mais aussi retrouver une place de choix parmi les grands noms du jeu de stratégie.

 

Relic Entertainment: une indépendance retrouvée après SEGA

Retour sur la vente du studio

En mars 2024, un véritable séisme secouait l’industrie du jeu vidéo: SEGA annonçait officiellement la mise en vente de Relic Entertainment. Ce studio, fondé en 1997 et acquis par SEGA en 2013, était notamment à l’origine de licences cultes comme Company of Heroes et Warhammer 40,000: Dawn of War. Cependant, malgré un savoir-faire reconnu dans le domaine du jeu de stratégie, Relic a traversé des périodes difficiles, notamment avec les performances commerciales mitigées de Company of Heroes 3.

Face à cette situation, SEGA a décidé de se séparer du studio, une décision qui s’inscrivait dans une restructuration plus large de ses activités occidentales. Ce choix marquait ainsi la fin d’une décennie sous la bannière du géant japonais, une période marquée par des hauts et des bas, mais aussi par des jeux ambitieux qui ont su conquérir les amateurs de stratégie en temps réel.

 

Le rachat par Emona Capital LLP

La vente de Relic Entertainment n’a cependant pas signifié sa disparition. En mai 2024, la holding britannique Emona Capital LLP a annoncé le rachat du studio, lui permettant ainsi de retrouver son indépendance. Ce retour à l’autonomie représente une opportunité pour Relic de redéfinir sa vision et ses priorités, sans être contraint par les impératifs d’un éditeur aussi massif que SEGA.

Toutefois, cette transition ne s’est pas faite sans douleur. En avril 2024, peu après l’acquisition par Emona Capital, Relic a dû se séparer d’une partie de son personnel, un passage difficile mais jugé nécessaire pour assurer la viabilité du studio à long terme. Malgré ces turbulences, Relic Entertainment semble déterminé à rebondir avec une feuille de route claire et une volonté de renouer avec son public.

 

Une stratégie en trois axes pour assurer l’avenir

Face à son nouvel avenir en tant que studio indépendant, Relic Entertainment ne compte pas rester passif. L’entreprise a défini une stratégie articulée autour de trois piliers majeurs, qui visent à assurer sa stabilité financière tout en préservant son expertise dans le domaine du jeu de stratégie.

 

Soutenir les jeux existants avec des mises à jour et DLC

Le premier axe stratégique de Relic Entertainment consiste à renforcer ses titres déjà disponibles, notamment Company of Heroes 3. Bien que ce dernier ait reçu un accueil mitigé à son lancement, le studio mise sur des mises à jour et du nouveau contenu pour redynamiser l’intérêt des joueurs. Un nouveau DLC est d’ores et déjà prévu, accompagné d’améliorations et de correctifs visant à peaufiner l’expérience de jeu.

Cette approche est une tendance de plus en plus répandue dans l’industrie du jeu vidéo: plutôt que d’abandonner un titre après un lancement difficile, les studios optent pour un suivi à long terme afin de le bonifier et fidéliser la communauté. Si Relic réussit à transformer Company of Heroes 3 en un succès durable, cela pourrait lui assurer une source de revenus stable pour les années à venir.

 

Développer des jeux de moindre envergure en parallèle des projets ambitieux

Historiquement, Relic Entertainment s’est toujours concentré sur de grands jeux de stratégie en temps réel. Toutefois, dans un contexte où le développement de AAA devient de plus en plus coûteux et risqué, le studio souhaite diversifier son approche. Désormais, il prévoit de travailler sur des jeux de moindre envergure, qui nécessitent moins de ressources mais peuvent toucher un large public.

Cette stratégie pourrait permettre à Relic d’explorer de nouveaux concepts, voire de tester des idées avant de les intégrer dans de plus grandes productions. Elle lui offrirait aussi plus d’agilité et limiterait les risques financiers, tout en assurant une plus grande régularité dans ses sorties.

 

Relancer d’anciens titres sous différentes formes

Le troisième axe stratégique de Relic est tourné vers son héritage vidéoludique. Avec plusieurs franchises iconiques à son actif, le studio prévoit de réintroduire d’anciens titres sous diverses formes:

  • Portages sur de nouvelles plateformes pour toucher un public plus large.
  • Remasters ou remakes de classiques comme Dawn of War ou Homeworld, adaptés aux standards actuels.
  • Nouveaux jeux inspirés des originaux, conçus pour séduire à la fois les nostalgiques et une nouvelle génération de joueurs.

Cette approche s’aligne avec une tendance forte du marché: le retour en force des jeux rétro, qui connaissent un second souffle grâce aux remasters et aux adaptations modernes. Si Relic parvient à capitaliser sur son catalogue tout en apportant des innovations, cela pourrait renforcer son positionnement sur le marché du jeu de stratégie.

 

Des ambitions claires, mais des défis à relever

Si la stratégie de Relic Entertainment semble bien définie, elle n’est pas sans obstacles. Le studio doit naviguer dans un marché en pleine mutation, où les attentes des joueurs évoluent et où la concurrence est féroce.

 

Un marché du jeu de stratégie en évolution

Le jeu de stratégie en temps réel (RTS) a connu une période de creux au cours des dernières années, avant un regain d’intérêt grâce à des titres comme Age of Empires IV, Total War: Warhammer et Dune: Spice Wars. Toutefois, le public de ce genre reste plus niche que celui des jeux d’action ou des RPG, ce qui oblige Relic à redoubler d’efforts pour fidéliser sa communauté.

De plus, la montée en puissance du modèle économique basé sur les jeux en tant que service (GaaS) et les expériences multijoueurs persistantes pose un défi aux jeux de stratégie classiques, souvent pensés comme des expériences solo ou compétitives à durée limitée. Relic devra donc s’adapter aux nouvelles attentes du marché tout en restant fidèle à son ADN.

 

L’impact des licenciements récents et la promesse du PDG

L’un des points d’inquiétude majeurs concerne la réduction des effectifs du studio en avril 2024. Même si Justin Dowdeswell, le PDG de Relic, a assuré que cette restructuration n’entraînera pas d’autres licenciements, la situation financière de l’entreprise reste fragile. Réussir à maintenir la qualité des jeux tout en gérant des ressources plus limitées sera un véritable test pour l’équipe.

Toutefois, si cette nouvelle orientation porte ses fruits, Relic pourrait non seulement retrouver sa stabilité, mais aussi se repositionner comme un acteur clé du jeu de stratégie moderne. Son indépendance retrouvée lui offre plus de flexibilité, et la diversité de ses projets pourrait être la clé de son succès futur.

 


En quelques mots

Relic Entertainment entre dans une nouvelle ère. Après avoir retrouvé son indépendance grâce à Emona Capital LLP, le studio doit désormais prouver qu’il peut prospérer sans le soutien d’un grand éditeur comme SEGA. Avec une stratégie bien définie autour de trois axes — le soutien des jeux existants, le développement de titres plus modestes et la remise au goût du jour d’anciens succès —, l’entreprise canadienne affiche des ambitions claires.

Toutefois, les défis sont nombreux: un marché du jeu de stratégie en mutation, des attentes élevées de la part des joueurs et une nécessité de rentabilité rapide. Malgré tout, si Relic parvient à exécuter son plan sans compromettre la qualité de ses productions, il pourrait bien redevenir une référence incontournable dans le genre du RTS.

Seul l’avenir dira si ce pari audacieux portera ses fruits, mais une chose est certaine: Relic Entertainment est déterminé à écrire un nouveau chapitre de son histoire.

Partager sur Facebook Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Partager sur Linkedin Partager sur WhatsApp Partager sur WhatsApp

Articles similaires

Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii : Dernier trailer et sortie aujourd'hui Bande-annonce

21/02/2025

Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii : Dernier trailer et sortie aujourd'hui

Découvrez le dernier trailer de Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii. Disponible dès aujourd'hui sur PlayStation, Xbox et PC !

En voir plus
Shuhei Yoshida: Les bienfaits des jeux PlayStation sur PC Business

21/02/2025

Shuhei Yoshida: Les bienfaits des jeux PlayStation sur PC

Shuhei Yoshida explique pourquoi les portages PC de jeux PlayStation élargissent l'audience et boostent les revenus de Sony.

En voir plus
The Elder Scrolls VI: Rumeurs sur le contenu et présentation en juillet 2025 Nouvelles de l'industrie

21/02/2025

The Elder Scrolls VI: Rumeurs sur le contenu et présentation en juillet 2025

Découvrez les dernières rumeurs sur The Elder Scrolls VI: contenu, gameplay et possible présentation en juillet 2025. Attention!

En voir plus