Drug Dealer Simulator: Movie Games ne poursuit pas les créateurs de Schedule I

AuteurArticle écrit par Allan Tylisz
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date de publication09/04/2025
Capture d’écran d’un jeu vidéo de simulation ou d’action en environnement urbain de nuit, représentant une scène d’intervention policière. Trois véhicules sont visibles sur une route faiblement éclairée : à l’avant, une voiture de sport jaune aux phares allumés est arrêtée, suivie de près par un van de police noir et blanc arborant l'inscription « POLICE » et un gyrophare rouge, lui-même suivi d'une voiture de patrouille classique avec gyrophares bleu et rouge allumés. L’ensemble suggère un contrôle routier ou une arrestation en cours. À l’arrière-plan, on distingue un lampadaire, des arbres sombres, des bâtiments industriels et des feux tricolores. L’ambiance nocturne et la direction artistique volontairement simplifiée, presque cartoon, renforcent l’univers immersif d’un jeu à tonalité satirique ou semi-réaliste, possiblement issu d’un jeu comme Drug Dealer Simulator ou Schedule I.

Depuis quelques jours, la tension est montée d’un cran dans l’univers du jeu indépendant, autour de deux titres pour le moins provocateurs: Drug Dealer Simulator, publié par Movie Games, et Schedule I, développé par TVGS. Des rumeurs de poursuites judiciaires ont enflammé les réseaux sociaux et les forums spécialisés, alimentées par une confusion autour d’un communiqué officiel. Or, il n’en est rien.

Face aux nombreuses spéculations, Movie Games a décidé de rétablir la vérité: il n’existe aucune plainte, ni procédure judiciaire en cours à l’encontre des créateurs de Schedule I. Ce que certains ont interprété comme un procès n’est en réalité qu’une enquête préliminaire ouverte dans le cadre d’un devoir légal de transparence, étant donné le statut de Movie Games en tant qu’entreprise cotée en bourse.

Mais alors, pourquoi cette enquête ? Et surtout, quels sont les véritables enjeux derrière cette affaire ? Cet article vous propose un tour d’horizon complet pour comprendre ce qui se joue réellement dans les coulisses de l'industrie vidéoludique.

 

L’enquête de Movie Games: une obligation légale plus qu’une attaque

Pourquoi Movie Games a ouvert une enquête ?

Tout est parti d’une impression de déjà-vu. De nombreux internautes ont noté des similitudes frappantes entre Schedule I et Drug Dealer Simulator, deux jeux qui plongent le joueur dans le quotidien d’un trafiquant de drogue virtuel. Face à cette perception partagée et pour éviter tout risque juridique futur, Movie Games a décidé de diligenter une enquête interne pour évaluer si ses droits de propriété intellectuelle ont été violés.

Il est crucial de comprendre qu’une enquête ne signifie pas une accusation. Il s’agit ici d’un processus normal lorsqu’il y a suspicion de plagiat ou de violation de droits d’auteur. Une première analyse juridique a soulevé la possibilité d’un manquement, mais aucun jugement n’a été rendu, ni même demandé.

« Nous sommes légalement obligés d’investiguer une situation comme celle-ci en tant que société cotée en bourse. Ne rien faire serait de la négligence. » – Movie Games, via ESPI

L’importance de la transparence pour une entreprise cotée en bourse

Movie Games a diffusé son communiqué via ESPI, un système de communication réservé aux sociétés présentes sur les marchés financiers polonais. Il ne s’agit donc pas d’un simple post sur les réseaux sociaux, mais d’un document réglementaire, destiné à informer les actionnaires et investisseurs de toute situation pouvant impacter l’entreprise.

En omettant de faire cette annonce, Movie Games se serait exposée à des sanctions, notamment pour manquement à l’obligation de transparence. Le communiqué, bien que légalement requis, a été mal interprété par certains médias et joueurs, contribuant à une montée rapide de la polémique.

En somme, cette enquête n’a pas pour but de saboter TVGS ou son jeu, mais répond avant tout à une logique de protection légale, que toute entreprise cotée se doit de suivre.

 

Aucun procès, aucune interdiction: ce que dit réellement Movie Games

Clarifier les malentendus sur les "poursuites judiciaires"

La confusion autour de cette affaire repose en grande partie sur une mauvaise interprétation des démarches juridiques engagées. Dès la publication du communiqué sur ESPI, certaines sources ont évoqué une prétendue poursuite judiciaire entre Movie Games et TVGS. C’est inexact: Movie Games a formellement indiqué qu’il n’existe aucun procès en cours.

Il est vrai qu’une enquête a été ouverte, mais il s’agit d’un examen préliminaire, destiné à déterminer si les ressemblances entre Schedule I et Drug Dealer Simulator relèvent ou non de la contrefaçon. Ce processus n’a aucune valeur juridique directe pour l’instant. Aucun tribunal n’a été saisi, et aucune mise en demeure n’a été adressée.

La position officielle: pas de volonté de nuire à TVGS

Dans son message adressé à la communauté, Movie Games insiste sur un point fondamental: ils ne cherchent pas à interdire le jeu Schedule I ni à nuire au studio TVGS. Bien au contraire, la société précise avoir envoyé un message de félicitations à TVGS peu avant la sortie du jeu, signe de respect professionnel malgré l’ouverture de l’enquête.

« Il n’y a aucune animosité envers TVGS. Nous leur avons même envoyé nos meilleurs vœux peu avant la sortie de leur jeu. » – Movie Games

Ce positionnement contraste avec les réactions en ligne qui ont parfois dépeint Movie Games comme un acteur tentant d’écraser un concurrent. L’éditeur rappelle que la procédure actuelle n’est pas dirigée contre les créateurs de Schedule I, mais vise uniquement à vérifier s’il y a eu ou non une utilisation abusive de contenus protégés.

Image contenant un message officiel de Movie Games, rédigé en anglais sur fond sombre, destiné à clarifier une situation juridique concernant des similarités entre les jeux Schedule I et Drug Dealer Simulator. Le texte informe qu’aucun procès n’est en cours, qu’il n’y a pas de volonté de nuire à TVGS, et que l’analyse des similarités est une mesure de transparence imposée par leur statut de société cotée. L’enquête est menée par l’éditeur Movie Games et non par le développeur Byterunners. Le message conclut en précisant qu’ils ont même souhaité bonne chance à TVGS avant la sortie du jeu.

Traduction du message:

Chers joueurs,

Nous souhaitons aborder la situation concernant Schedule I / Drug Dealer Simulator et partager quelques faits:

  1. Il n'y a aucun procès en cours.
  2. Nous n'avons aucune intention d'empêcher TVGS de vendre ou développer leur jeu.
  3. Une enquête est en cours sur la nature des similarités entre les jeux, car une analyse juridique préliminaire a suggéré qu'une infraction pourrait avoir eu lieu.
  4. Cette analyse et cette enquête étaient nécessaires au vu des nombreuses opinions affirmant que les jeux sont très similaires. Ne pas enquêter aurait pu exposer Movie Games, en tant qu’entreprise cotée en bourse, à des conséquences juridiques pour négligence.
  5. Ces informations ont été communiquées uniquement via ESPI, un système de communication boursier. Nous avons l’obligation de rendre ces informations publiques pour des raisons de transparence. Ne pas le faire serait aussi une faute. C’est à partir de là que les médias ont repris l’information, parfois à tort en la présentant comme un procès.
  6. L’enquête est uniquement menée par Movie Games, l’éditeur, et non par Byterunners, le développeur de Drug Dealer Simulator. Le développeur n’est en aucun cas impliqué.

Il n’y a aucune animosité envers TVGS. Nous leur avons même envoyé nos meilleurs vœux peu avant la sortie de leur jeu, qui connaissait déjà un grand succès. L’enquête a été décidée ensuite. Cependant, nous sommes juridiquement obligés de mener cette enquête, d’agir selon l’éventuelle infraction constatée, et d’en informer le public via ESPI.

Cordialement,
Movie Games

 

Une affaire amplifiée par la communauté

Le phénomène de review bombing contre Drug Dealer Simulator

L’enquête annoncée par Movie Games n’a pas seulement alimenté la confusion médiatique, elle a également déclenché une vague de mécontentement chez les joueurs. De nombreux utilisateurs, croyant à tort que Schedule I était visé par une attaque légale, se sont rués sur Drug Dealer Simulator pour y laisser des avis négatifs. Ce phénomène, bien connu sous le nom de review bombing, a impacté la note du jeu sur plusieurs plateformes.

Le review bombing est souvent un moyen de pression utilisé par les communautés de joueurs pour exprimer leur désaccord face à des décisions controversées. Toutefois, dans ce cas précis, la colère s’est basée sur une mauvaise interprétation des faits, entraînant un déferlement d’avis injustifiés contre un jeu qui n’avait rien demandé à personne à ce moment-là.

L’impact de la désinformation dans l’industrie du jeu

Cette situation illustre à quel point l’emballement numérique peut rapidement déformer la réalité, surtout dans un secteur aussi réactif que celui du jeu vidéo. Une simple enquête administrative a été transformée en "procès", déclenchant une riposte communautaire parfois virulente et hors de propos.

Cela soulève une question plus large: comment mieux encadrer la communication entre éditeurs et joueurs pour éviter ce type de malentendu ? Car lorsque la désinformation prend le dessus, ce sont autant les studios que les joueurs qui en paient le prix: perte de réputation, tensions inutiles et fracture au sein de la communauté.

« Le vrai problème ici, ce n’est pas l’enquête. C’est la manière dont elle a été perçue et relayée sans filtre ni vérification. »

En résumé, une affaire interne et légale, transparente mais complexe, s’est vue transformée en scandale à cause d’une lecture biaisée. L'industrie du jeu n’est pas étrangère à ces emballements, mais chaque cas rappelle l’importance de prendre le temps de comprendre avant de juger.

 

Schedule I et Drug Dealer Simulator: jeux similaires, mais pas identiques ?

L’analyse des ressemblances entre les deux titres

À première vue, difficile de ne pas remarquer les points communs entre Drug Dealer Simulator et Schedule I. Tous deux s’inscrivent dans une esthétique réaliste, abordent la thématique du trafic de stupéfiants sous un angle de simulation, et proposent une progression basée sur la gestion, le commerce et l’exploration urbaine. Cela suffit pour certains à parler de plagiat.

Mais les ressemblances s’arrêtent là pour un regard plus attentif. Si Drug Dealer Simulator met l’accent sur la gestion et la construction d’un empire criminel, Schedule I opte pour une approche plus narrative, presque expérimentale, avec des éléments visuels et mécaniques singuliers. Le jeu de TVGS se distingue notamment par un ton plus déroutant, voire psychédélique, s’éloignant du style documentaire que peut parfois adopter le titre de Movie Games.

« Deux jeux peuvent aborder le même thème sans pour autant être des copies conformes. Tout dépend de l’intention de design et de l’expérience proposée. »

Où commence la propriété intellectuelle dans le jeu vidéo ?

La question du plagiat dans le jeu vidéo n’est jamais simple. Un concept n’est pas protégé par le droit d’auteur, seules des expressions concrètes le sont: le code source, les modèles 3D, les sons, les dialogues, etc. Il est donc légalement possible de créer un jeu sur un thème similaire tant qu’il ne reprend pas des éléments originaux de manière directe.

C’est justement ce que cherche à déterminer l’enquête: y a-t-il eu reproduction de contenu ou simple convergence créative ? Cette frontière, souvent floue, fait l’objet de nombreux débats dans l’industrie. D'autant plus dans un secteur où les genres (simulateurs, rogue-lite, FPS, etc.) encouragent la réutilisation de mécaniques communes.

Ainsi, Schedule I et Drug Dealer Simulator peuvent coexister, même dans le même sous-genre, tant que l’originalité de chacun est préservée. Ce type de concurrence n’est pas nouveau, et peut même enrichir l’offre vidéoludique si elle pousse les studios à se démarquer davantage.

 


En quelques mots

Résumé des faits, appel au calme et perspectives

L’affaire opposant Movie Games et TVGS n’est, à l’heure actuelle, pas une affaire judiciaire, mais une simple enquête préliminaire lancée dans un cadre légal. Aucun procès, aucune menace directe, ni même volonté de nuire n’a été exprimée par les créateurs de Drug Dealer Simulator. Le studio se contente de protéger ses actifs intellectuels, comme toute société responsable se doit de le faire.

Le véritable problème ici ne réside pas dans la similarité supposée entre Schedule I et Drug Dealer Simulator, mais dans la façon dont l'information a été mal interprétée, entraînant des réactions disproportionnées, notamment à travers le review bombing.

Cette affaire rappelle une réalité importante: dans le monde du jeu vidéo, la communication et la nuance sont essentielles. Avant de pointer du doigt ou de déclencher une fronde communautaire, il est vital de distinguer les intentions réelles des actions juridiques perçues.

Alors que l’enquête suit son cours, la cohabitation de ces deux jeux, chacun avec leur identité, pourrait à terme enrichir le genre de la simulation controversée. Et qui sait ? Cette situation pourrait même inciter les studios à collaborer ou innover, plutôt que s’affronter inutilement.

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