AuteurArticle écrit par Vivien Reumont
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date de publication06/02/2025
Capture d’écran d’un jeu vidéo multijoueur en ligne, représentant un environnement futuriste et social en plein air. Au premier plan, un personnage masculin vu de dos porte une veste noire avec un emblème de loup stylisé sur le dos, ainsi qu’une chemise jaune et des gants renforcés. Il observe une grande place animée où de nombreux avatars de joueurs interagissent, discutent et se déplacent autour d’une fontaine centrale.  Sur la gauche, un autre personnage en tenue verte et noire, portant des lunettes futuristes et une capuche, lève la main en signe de salut. En arrière-plan, deux écrans géants incurvés affichent une équipe de personnages vêtus de vert, appelés les "Pathfinders", avec leur logo et des graphismes dynamiques aux teintes vertes. Un arbre aux feuilles rosées est planté entre les deux écrans, ajoutant une touche naturelle au décor.  L’architecture du lieu est moderne, avec des structures blanches et arrondies, des palmiers, et une atmosphère lumineuse sous un ciel bleu avec quelques nuages. L’image évoque un hub social dans un jeu vidéo en ligne, où les joueurs peuvent se retrouver avant d’accéder à diverses activités.

L’industrie du jeu vidéo est impitoyable, et 2K Games vient de le prouver une fois de plus. Project ETHOS, le prochain free-to-play développé par 31st Union, n’a pas eu le départ espéré. Ce hero shooter à la troisième personne avec des éléments roguelike a été testé par la communauté en octobre dernier, mais les retours ont été loin d’être enthousiastes.

Face à cette réception mitigée, l’éditeur 2K Games a pris une décision drastique : évincer Michael Condrey, le président et fondateur du studio 31st Union. Une annonce qui secoue l’industrie, tant Condrey est une figure respectée du milieu, ayant notamment cofondé Sledgehammer Games et travaillé sur des licences phares comme Call of Duty.

Mais que s’est-il passé pour en arriver là ? Comment 2K Games compte-t-il redresser la barre pour Project ETHOS ? Et surtout, quel avenir pour 31st Union après un tel séisme ?

 

Project ETHOS : un lancement difficile

Un hero shooter qui peine à convaincre

Depuis son annonce, Project ETHOS suscitait autant de curiosité que de scepticisme. Un énième hero shooter en free-to-play, qui plus est avec des mécaniques roguelike, n’était pas forcément ce que la communauté attendait le plus. Le marché est déjà saturé de titres comme Overwatch 2, Valorant ou encore Apex Legends, et se faire une place dans ce genre hyper-compétitif relève de l’exploit.

En théorie, Project ETHOS avait des arguments : un gameplay dynamique en vue à la troisième personne, un système de progression inspiré des roguelikes et une équipe de développement dirigée par un vétéran de l’industrie. Pourtant, ces éléments n’ont pas suffi à convaincre les joueurs.

Un playtest mitigé et des retours négatifs

Du 17 au 20 octobre 2024, un playtest communautaire a permis à un premier cercle de joueurs de poser les mains sur le jeu. L’objectif était clair : tester les mécaniques, recueillir les avis et ajuster le développement en conséquence. Malheureusement, le retour de cette phase de test a été tout sauf encourageant.

D’après des sources relayées par Kotaku, les joueurs ont pointé du doigt plusieurs problèmes majeurs :

  • Un manque d’identité marquée, avec un gameplay jugé générique.
  • Une expérience de jeu peu engageante, où les mécaniques roguelike ne semblaient pas suffisamment impactantes.
  • Un manque d’équilibrage, rendant certains personnages bien plus puissants que d’autres.
  • Une direction artistique peu inspirée, qui peinait à se démarquer des autres hero shooters du marché.

Ces critiques ont été suffisamment fortes pour provoquer une réaction immédiate de l’éditeur. 2K Games a compris que Project ETHOS n’était pas en bonne voie et qu’un changement de direction s’imposait.

 

Le départ de Michael Condrey : une décision radicale

Un PDG évincé après l’échec du playtest

Lorsque les retours négatifs du playtest d’octobre 2024 ont commencé à affluer, 2K Games a rapidement dû prendre une décision stratégique. L’éditeur, qui comptait sur Project ETHOS pour renforcer son catalogue de jeux en tant que service, ne pouvait pas se permettre un lancement désastreux. Michael Condrey, fondateur et président de 31st Union, a donc été remercié de son poste.

Ce choix marque un tournant important pour le studio. Condrey, vétéran de l’industrie, était à l’origine du projet et supervisait la vision globale du jeu. Mais face à des réactions mitigées et à un manque de direction claire, 2K Games semble avoir estimé qu’un changement de leadership était nécessaire pour redresser la barre avant la sortie officielle du titre.

Selon plusieurs sources proches du dossier, cette décision n’aurait pas été prise à la légère. Cependant, 2K Games n’a pas tardé à confirmer officiellement le départ de Condrey, tout en lui adressant un message de remerciement :

« Nous sommes reconnaissants à Michael Condrey pour le dévouement, la passion et l’éthique de travail dont il a fait preuve pour constituer une équipe incroyable et donner forme à la vision de 31st Union. »

Un rôle réduit à celui de consultant

Bien que Condrey ait été évincé de son poste de président, il ne quitte pas totalement le projet. 2K Games a indiqué qu’il conserverait un rôle de consultant sur Project ETHOS. En d’autres termes, il restera impliqué d’une certaine manière, mais sans prendre de décisions majeures.

Ce type de repositionnement est courant dans l’industrie. Il permet de limiter les perturbations internes tout en assurant une certaine continuité dans le développement du jeu. Toutefois, il est difficile de savoir si Condrey aura une réelle influence sur la suite du projet ou si ce rôle de consultant est simplement une manière diplomatique d’acter son départ.

Le fait que 2K Games prenne une décision aussi forte à ce stade du développement montre à quel point l’éditeur veut éviter un échec retentissant. Mais cela suffira-t-il à sauver Project ETHOS ?

 

L’avenir de Project ETHOS et la position de 2K Games

Un soutien affiché par l’éditeur

Malgré l’éviction de Michael Condrey, 2K Games affirme rester pleinement engagé dans le développement de Project ETHOS. L’éditeur a tenu à rassurer les joueurs et les investisseurs en insistant sur le fait que le projet n’était pas abandonné.

Dans un communiqué officiel, 2K a déclaré vouloir prendre en compte les retours du playtest pour améliorer le jeu et assurer un lancement à la hauteur des attentes. Cependant, aucune information concrète sur d’éventuels changements majeurs ou un report de la sortie n’a été communiquée.

Ce genre de situation rappelle d’autres cas où des éditeurs ont tenté de sauver des jeux mal accueillis avant leur lancement. On pense notamment à Rainbow Six: Siege, qui a su rebondir après un démarrage difficile, ou encore à Cyberpunk 2077, qui a connu une rédemption progressive après un lancement chaotique.

Quel avenir pour 31st Union ?

Le départ de Michael Condrey laisse un flou sur l’avenir de 31st Union. Ce studio, fondé en 2019 sous l’égide de 2K Games, était censé incarner une nouvelle force créative au sein de l’éditeur. Avec Project ETHOS comme premier projet, le succès de ce jeu était crucial pour établir la réputation du studio.

Si Project ETHOS venait à échouer, 31st Union pourrait bien être en danger. L’industrie du jeu vidéo a récemment été marquée par de nombreuses restructurations et fermetures de studios, même chez les grands éditeurs. Un échec commercial du jeu pourrait amener 2K Games à revoir son engagement envers le studio, voire à le fermer ou le fusionner avec une autre équipe.

Pour l’instant, l’éditeur reste optimiste et continue à promouvoir le jeu. Mais une chose est sûre : Project ETHOS devra convaincre rapidement s’il veut éviter d’être un simple projet avorté dans l’histoire des jeux multijoueurs.

 


En quelques mots

Le départ de Michael Condrey marque un tournant important pour Project ETHOS et le studio 31st Union. Ce hero shooter à la troisième personne avec des éléments roguelike n’a pas réussi à convaincre lors de son playtest d’octobre 2024, poussant 2K Games à prendre une décision radicale.

Si Condrey conserve un rôle de consultant, son éviction témoigne des inquiétudes de l’éditeur quant à l’avenir du projet. 2K Games affiche cependant sa volonté de soutenir le jeu, affirmant prendre en compte les critiques pour l’améliorer avant sa sortie.

L’avenir de Project ETHOS et de 31st Union reste incertain. Un revirement est encore possible, mais le jeu devra faire ses preuves rapidement dans un marché saturé. Le studio joue gros, et son avenir pourrait bien dépendre du succès – ou de l’échec – de ce projet.

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