Hideo Kojima veut créer un jeu dans l’espace: une ambition interstellaire

AutorArtículo escrito por Vivien Reumont
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Fecha de publicación02/07/2025
Portrait d’un homme souriant légèrement, photographié dans un environnement intérieur lumineux au style professionnel. Il porte une veste noire élégante sur une chemise assortie, et est coiffé de cheveux noirs légèrement ébouriffés. Il porte des lunettes rectangulaires à monture foncée. L’arrière-plan est flou, laissant entrevoir une porte blanche à gauche et un mur beige à droite, avec une affiche ou un visuel encadré à demi visible sur le mur du fond, représentant des motifs bleutés abstraits évoquant un univers technologique ou spatial. L’image évoque une atmosphère calme et professionnelle, pouvant s’inscrire dans le cadre d’une interview ou d’un événement lié au développement de jeux vidéo.

Hideo Kojima n’est pas qu’un simple créateur de jeux vidéo. Il est une icône de l’innovation, un scénariste obsessionnel du détail, et un maître du teaser cryptique. Connu pour ses œuvres à la fois complexes, artistiques et profondément humaines, comme Metal Gear Solid ou Death Stranding, Kojima ne cesse de repousser les limites de la narration interactive. Mais cette fois, le visionnaire japonais semble prêt à franchir une toute nouvelle frontière… littéralement: l’espace.

Lors d’une récente interview accordée à The Guardian, dans le cadre du Sydney Film Festival, Kojima a laissé entendre qu’il souhaiterait développer un jeu vidéo directement depuis la station spatiale internationale (ISS). Oui, vous avez bien lu: l’espace devient pour lui le prochain terrain de jeu. Et comme à son habitude, il ne s’agit pas d’une simple idée farfelue balancée à la volée. Kojima semble réellement s’intéresser à la possibilité de suivre un entraînement d’astronaute pour s’immerger totalement dans un environnement spatial, et y concevoir une œuvre inédite.

Avec son humour habituel, il a même lancé que cela soulagerait son mal de dos – la gravité zéro a du bon – tout en comparant son désir à celui de Tom Cruise, prêt à tout pour tourner une scène en orbite. Faut-il y voir une véritable ambition ou un coup de com’ bien orchestré ? Quoi qu’il en soit, cette déclaration a déclenché une pluie de réactions, entre fascination, scepticisme et admiration.

 

Hideo Kojima: entre visionnaire et showman

La trajectoire d’un créateur audacieux

Depuis plus de trois décennies, Hideo Kojima se distingue comme l’un des esprits les plus singuliers de l’industrie vidéoludique. Il a commencé à marquer les esprits avec Metal Gear en 1987, avant de transformer la série en une saga culte avec Metal Gear Solid sur PlayStation. Mélangeant cinématique hollywoodienne, intrigue politique, réflexion philosophique et gameplay inventif, Kojima a construit une œuvre qui dépasse le cadre du jeu vidéo traditionnel.

Mais c’est avec Death Stranding qu’il a vraiment affirmé son indépendance créative. Libéré de Konami, il a lancé Kojima Productions et proposé un titre audacieux, parfois déroutant, mais salué pour sa direction artistique et ses thématiques post-apocalyptiques novatrices. Son style est immédiatement reconnaissable: énigmatique, expérimental et parfois carrément provocateur.

Kojima n’est pas seulement un développeur: c’est un auteur, un metteur en scène, un curateur de ses propres mythes. Et chaque déclaration, chaque teasing, chaque bande-annonce qu’il partage semble orchestrée avec soin pour nourrir sa légende.

Propos décalés et stratégie médiatique

L’entretien qu’il a accordé à The Guardian n’est pas un simple aparté anecdotique. Il s’inscrit dans une logique de communication parfaitement huilée. Kojima sait se rendre visible, surtout quand il s’agit de faire parler de ses projets mystérieux. En évoquant un jeu développé depuis l’espace, il ne lance pas qu’une idée absurde: il place une graine dans l’imaginaire collectif, exactement comme il l’a fait pour ses précédents jeux.

Ce n’est pas la première fois que Kojima mélange réalité et fantasme. Son goût pour le spectacle, le dramatique et l’impossible s’aligne parfaitement avec une époque où la frontière entre le réel et la fiction est de plus en plus poreuse. Il manie les annonces avec la même dextérité qu’un réalisateur manipule ses scènes-clés: un art du teasing qui le place à la croisée des chemins entre développeur et storyteller.

 

L’idée d’un jeu développé depuis l’espace

Ce qu’il a vraiment dit lors de l’interview

Lors de son passage au Sydney Film Festival, Kojima a surpris tout le monde avec cette déclaration devenue virale :

« Je veux m'entraîner correctement, apprendre à réaliser un amarrage, aller à la station spatiale internationale et y rester quelques mois. Je ne suis pas un scientifique, mais je pourrais créer des jeux dans l'espace. Je veux être le premier. Il y a beaucoup d'astronautes de plus de 60 ans, alors je suppose que c'est possible. »

Il a également ajouté avec humour qu’en apesanteur, il aurait moins mal au dos, et qu’il aimerait vivre une situation dangereuse comme Tom Cruise dans Mission Impossible. Ce mélange de sérieux, de dérision et de spectacle est typique de Kojima. Il ne dit jamais quelque chose sans raison. Derrière la blague se cache toujours un message plus profond: repousser les limites de la création, même dans les conditions les plus extrêmes.

Pourquoi concevoir un jeu dans l’espace ?

L’idée peut sembler folle, mais elle s’inscrit parfaitement dans la philosophie de Kojima: créer là où personne n’a jamais osé aller. Développer un jeu dans l’espace, ce n’est pas seulement un caprice ou un coup médiatique, c’est aussi une volonté de se confronter à un environnement radicalement différent, où la perception du temps, de l’espace et du mouvement est altérée.

Un tel cadre pourrait nourrir une réflexion nouvelle sur la narration interactive, l’isolement, la gravité ou l’absence de celle-ci. Le fait de vivre dans un espace confiné, en orbite au-dessus de la Terre, pourrait inspirer des mécaniques de gameplay inédites ou un récit introspectif à la première personne. Il faut aussi se rappeler que Kojima s’est toujours intéressé aux limites physiques et mentales de ses personnages — l’espace serait alors un prolongement naturel de ses thématiques habituelles.

 

Les défis à relever: du rêve à la réalité

Les contraintes physiques et logistiques

Aussi poétique soit-elle, l’ambition de Kojima ne se concrétisera pas sans surmonter des obstacles majeurs. L’espace n’est pas un terrain de jeu comme un autre. Pour y séjourner, il faut passer par un entraînement rigoureux réservé aux astronautes: simulations d’amarrage, adaptation à la microgravité, tests physiques et psychologiques poussés. Un processus qui peut prendre plusieurs mois, voire des années.

À cela s’ajoute la problématique des conditions de travail en orbite. Comment transporter et utiliser du matériel informatique dans l’espace ? La station spatiale internationale n’est pas conçue pour le développement de jeux, mais pour la recherche scientifique. Les contraintes de bande passante, de stockage, de refroidissement des équipements ou simplement d’alimentation électrique peuvent fortement limiter la faisabilité technique d’un tel projet.

Enfin, il y a la question de la santé. Même s’il plaisante sur son mal de dos, vivre plusieurs mois en microgravité peut avoir des effets importants sur le corps: perte musculaire, affaiblissement osseux, troubles de la vision. Une réalité que même les astronautes chevronnés doivent gérer avec précaution.

Coûts et partenariats nécessaires

Réaliser un tel projet demanderait également un investissement colossal. Le coût d’un vol habité dans l’espace se chiffre en dizaines de millions de dollars. Kojima Productions devrait probablement s’allier à des entités gouvernementales ou privées comme la JAXA, la NASA, ou SpaceX. L’idée même de « louer » un espace de travail dans l’ISS est inédite dans le domaine du jeu vidéo.

L’implication de partenaires financiers pourrait être nécessaire. Et à ce stade, même le nom de Tom Cruise, mentionné par Kojima comme une référence à l’extrême, pourrait ne pas être si farfelu. On sait que l’acteur tourne une partie de son prochain film dans l’espace, avec l’aide de la NASA et SpaceX. Un précédent qui, bien qu’exceptionnel, rend l’hypothèse moins absurde.

Créer dans l’espace, c’est aussi imposer une réflexion éthique et technologique sur l’usage des ressources spatiales à des fins culturelles. Une question que Kojima semble prêt à poser, même si la réponse reste encore très incertaine.

 

Un projet futuriste… mais plausible ?

Des précédents inspirants

Aussi surréaliste que cela puisse paraître, Kojima ne serait pas le premier à intégrer l’espace dans une démarche créative. On se souvient par exemple de l’astronaute Chris Hadfield, qui a enregistré une reprise de Space Oddity dans l’ISS, ou de divers projets éducatifs et artistiques menés à bord par des agences comme l’ESA ou la NASA. Même dans le domaine du jeu vidéo, des expériences en réalité virtuelle ont tenté de simuler l’apesanteur pour renforcer l’immersion.

Ce que Kojima propose ici est toutefois inédit: non pas représenter l’espace, mais y développer réellement un jeu. Cela dépasse le simple hommage ou la simulation. Il s’agirait d’un acte de création enraciné dans un cadre radicalement différent, comme si un écrivain choisissait d’écrire un roman au sommet de l’Everest pour « ressentir » chaque mot.

De plus, Kojima mentionne que de nombreux astronautes ont plus de 60 ans, suggérant que l’âge n’est pas un obstacle insurmontable. Il se projette donc sérieusement, avec une sorte de respect pour la discipline, mais aussi l’ambition de graver son nom comme le premier créateur de jeu vidéo à développer dans l’espace.

Les technologies au service d’un rêve

Sur le plan technique, certaines évolutions pourraient faciliter cette utopie. Le développement du cloud gaming, des infrastructures 5G et de l’informatique dématérialisée rend moins indispensable la présence de serveurs physiques à proximité. Théoriquement, Kojima pourrait coder une partie de son jeu à distance, en interaction avec son équipe restée sur Terre, grâce à des plateformes de développement dématérialisées.

La réalité virtuelle et la réalité augmentée offrent également des pistes: un jeu conçu en microgravité pourrait explorer de nouvelles perspectives sensorielles, questionner la perception de l’espace et du mouvement, ou proposer une expérience narrative basée sur la perte de repères physiques.

Ce rêve spatial, aussi extravagant soit-il, s’inscrit dans une tendance plus large: l’exploration des limites créatives offertes par les nouvelles technologies. Et si quelqu’un est capable de le transformer en réalité, c’est bien Hideo Kojima.

 


En quelques mots

Hideo Kojima n’est pas du genre à se contenter de suivre la norme. Chaque déclaration, chaque projet, chaque jeu signé de son nom porte la marque d’un créateur à part, dont la vision transcende les frontières de l’industrie. Son ambition de développer un jeu vidéo depuis l’espace, aussi folle soit-elle, incarne cette volonté constante de repousser les limites — techniques, narratives, et même physiques.

Certains y verront une provocation, d’autres une utopie. Mais ce projet spatial, qu’il soit un rêve lointain ou une feuille de route secrète, reflète à merveille ce que représente Kojima pour le monde du jeu vidéo: un explorateur de l’impossible. Après tout, Death Stranding n’était-il pas, lui aussi, une idée que beaucoup jugeaient irréalisable ?

Il reste encore mille inconnues, mille obstacles, mille contraintes. Mais Kojima, fidèle à lui-même, continue de tracer sa route… jusqu’aux étoiles.

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