Le monde du jeu vidéo est parfois cruel, imprévisible, mais aussi capable de miracles. C’est exactement ce qu’a vécu John Romero, légendaire créateur de DOOM, avec son tout nouveau projet de FPS développé par Romero Games. Alors que le jeu semblait condamné à disparaître dans le tumulte des licenciements massifs opérés par Microsoft en juillet dernier, la situation s’est inversée de manière aussi soudaine que salvatrice.
Parmi les nombreux projets dont le financement avait été brutalement coupé par Microsoft, celui de Romero n'était qu’un nom parmi d’autres. Pourtant, derrière cette étiquette se cachait un jeu ambitieux, porté par une équipe de passionnés, qui a frôlé l’extinction avant de renaître sous une autre forme. Cette semaine, John Romero a confirmé officiellement que son jeu est bel et bien sauvé, bien que profondément transformé.
"Ce sera un jeu plus modeste, mais plus stimulant, grâce à une liberté créative totale", a déclaré Romero. Une promesse intrigante, presque audacieuse, qui suscite déjà la curiosité des amateurs de FPS.
Du couperet de Microsoft au sauvetage du projet
La vague de licenciements de juillet et ses conséquences
L'été 2025 a laissé une cicatrice profonde dans l'industrie du jeu vidéo. En juillet, Microsoft a opéré une vague de licenciements massifs, touchant de nombreux studios sous son giron, ainsi que des partenaires extérieurs. Cette décision brutale, conséquence de restructurations internes, a envoyé une onde de choc parmi les développeurs, en particulier ceux impliqués dans des projets encore en phase de production.
Romero Games, le studio fondé par John Romero, faisait partie des victimes collatérales. Le financement alloué à leur nouveau FPS, alors en pleine phase de développement, a été suspendu sans préavis. Pour beaucoup, cela sonnait comme une condamnation à mort pour un projet pourtant prometteur.
« C’était un moment de grande incertitude. On a dû réfléchir rapidement à ce qu’on pouvait sauver, et comment », a confié un membre de l’équipe.
Cette décision, bien qu’économiquement justifiée du point de vue de Microsoft, a provoqué un tollé dans la communauté, certains y voyant une gestion brutale et impersonnelle des talents créatifs.
L’impact sur les projets internes et externes
Les licenciements n'ont pas seulement affecté les employés : ils ont mis en péril une multitude de jeux en développement. Plusieurs studios partenaires ont vu leur avenir suspendu à un fil, avec des projets annulés ou gelés.
Pour Romero Games, c’était un double coup dur. Non seulement leur FPS perdait son financement principal, mais le studio lui-même semblait sur la sellette. Ce fut un signal fort envoyé à toute l’industrie : même les noms les plus respectés ne sont pas à l’abri d’un brusque revirement de stratégie.
“Il est clair que Microsoft cherche à rationaliser ses investissements. Mais à quel prix ?” s’interrogeaient certains analystes du secteur.
Romero Games : vers la fermeture puis le rebond
L’annonce alarmante de la possible fermeture
Suite à l’arrêt du financement de Microsoft, des rumeurs ont rapidement circulé : Romero Games allait fermer ses portes. La presse spécialisée s’est rapidement emparée du sujet, évoquant une situation catastrophique pour le studio irlandais, pourtant dirigé par un vétéran de l’industrie. Pour beaucoup, la fermeture semblait inévitable, tant l’arrêt d’un projet majeur en cours de développement pouvait déséquilibrer toute l’entreprise.
Sur les réseaux sociaux, fans et professionnels du milieu ont exprimé leur inquiétude. La disparition de Romero Games aurait représenté la fin d’un chapitre symbolique du FPS, un genre que Romero a contribué à définir avec DOOM dans les années 90.
Le démenti officiel et la suite des événements
Fort heureusement, ces rumeurs ont été rapidement démenties. John Romero en personne a pris la parole pour clarifier la situation : non, Romero Games ne fermera pas. Et non, le FPS sur lequel travaillait le studio n’était pas mort.
« Le projet est toujours vivant. Il a été profondément modifié, oui, mais il existe, et l’équipe est plus motivée que jamais », a-t-il assuré dans une déclaration récente.
Ce rebond n’a cependant pas été instantané. Il a nécessité une réorganisation interne, une réévaluation du projet, et la recherche de nouveaux moyens de production et de financement. Mais loin de démoraliser l’équipe, cette crise semble avoir agi comme un catalyseur créatif, poussant Romero Games à se réinventer pour mieux repartir.
Un FPS repensé : de l’annulation à la renaissance
Les déclarations de John Romero sur l’état du projet
Face aux doutes et aux spéculations, John Romero a récemment brisé le silence pour clarifier l’avenir de son projet de FPS. Dans une interview accordée cette semaine, il a confirmé que le jeu initialement prévu avait bien été transformé, mais qu’il n’avait jamais été question d’abandonner tout le travail effectué jusque-là.
« On ne part pas de zéro. On peut reprendre des éléments et les intégrer dans un tout nouveau jeu indépendant. On a plein de choses à y mettre », a-t-il expliqué avec assurance.
Romero insiste sur le fait que le jeu n’est pas une simple reprise, mais une création repensée, construite sur des bases solides. Le moteur, certains assets et des éléments de gameplay ont été conservés, mais l’ensemble a été redéfini pour correspondre à une nouvelle vision, désormais affranchie des contraintes imposées par un gros éditeur.
L’évolution du concept et les choix de design
Le changement de cap n’est pas seulement structurel, il est aussi créatif et philosophique. Là où l’ancien projet pouvait être limité par des exigences de rentabilité ou des standards industriels, le nouveau jeu se veut plus personnel, plus audacieux, et plus libre.
Romero évoque un design radicalement différent : « Le design est complètement différent, mais l’équipe est très enthousiaste à propos de ce nouveau projet ». Il ne s’agira donc pas d’un simple FPS à l’ancienne, mais d’une expérience inédite, nourrie de la liberté créative retrouvée.
Ce repositionnement permet également à Romero Games de viser une niche plus ciblée de joueurs, amateurs de nouveautés, sans devoir s’aligner sur les mastodontes du genre. Une stratégie qui peut s’avérer payante, surtout dans un contexte où les grosses productions tendent à se ressembler.
Une équipe renforcée et une liberté créative totale
Une équipe de plus de 110 personnes motivées
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le recentrage du projet n’a pas entraîné une réduction des effectifs. Bien au contraire. Ce sont désormais plus de 110 personnes qui travaillent sur le nouveau FPS de Romero Games, un chiffre impressionnant pour un studio indépendant. Ce détail en dit long sur l’ambition du projet, même s’il est décrit comme plus « modeste ».
La croissance de l’équipe témoigne d’un effort de relance massif, orchestré avec une efficacité qui force le respect. Designers, artistes, programmeurs, scénaristes : tous semblent unis par un objectif commun. Le studio s’est structuré autour de cette nouvelle direction, et malgré les turbulences récentes, l’ambiance est à l’enthousiasme.
« On a l’impression de construire quelque chose de nouveau, d’authentique. Ce n’est pas un projet qu’on nous impose, c’est le nôtre », confie un développeur.
Romero mise donc sur une dynamique d’équipe forte, capable de transformer l’adversité en moteur de créativité.
Ce que signifie une liberté créative sans contraintes
Le cœur du projet repensé, c’est cette idée de liberté créative totale. Débarrassé des pressions de Microsoft, Romero Games peut désormais s’exprimer pleinement. Cela signifie moins de compromis, moins de limitations budgétaires imposées de l’extérieur, mais surtout plus d’expérimentation.
John Romero affirme vouloir concevoir un jeu qui surprendra, tout comme Elden Ring a su bousculer les codes du RPG. Une comparaison ambitieuse, mais qui montre à quel point le studio vise une forme d’excellence originale, loin des sentiers battus.
« Tout comme l'expérience Elden Ring fut véritablement révolutionnaire », affirme Romero, soulignant qu’il ne s’agit pas de copier, mais d’oser proposer une autre forme d’exploration FPS.
Cette liberté donne au projet une aura particulière, celle d’un jeu pensé avec passion, sans contraintes commerciales écrasantes, et susceptible de devenir un ovni dans le paysage vidéoludique.
Qu’attendre de ce nouveau FPS indépendant
Un « jeu plus modeste », mais stimulant
John Romero ne cherche pas à rivaliser avec les blockbusters AAA. Il parle d’un jeu « plus modeste », mais cela ne signifie en rien un manque d’ambition. Au contraire, il insiste sur la dimension « plus stimulante » de la création, rendue possible par l'indépendance retrouvée. Cette modestie assumée ouvre la voie à des mécaniques innovantes, à un game design plus audacieux, voire à une narration moins formatée.
Romero Games a maintenant l’opportunité de construire un FPS qui se distingue par son identité forte et sa créativité. Ce recentrage permet au studio de s’adresser à une communauté de joueurs plus réceptive à l’originalité qu’aux standards imposés par le marché.
« L’objectif est de créer une expérience nouvelle, marquante, comme on n’en a encore jamais vu dans un FPS », selon les mots de Romero.
Cette approche séduit particulièrement dans un contexte où de nombreux FPS ont tendance à suivre des recettes toutes faites.
Les ambitions de Romero pour une expérience inédite
Si Romero évoque Elden Ring comme une source d’inspiration, ce n’est pas pour son gameplay, mais pour la manière dont il a redéfini un genre sans le trahir. Il souhaite appliquer cette philosophie au FPS : garder les fondamentaux du tir à la première personne, mais y insuffler une forme d’aventure, d’exploration ou de progression qui n’est pas forcément attendue dans ce type de jeu.
Le projet s’annonce donc comme un laboratoire d’idées, porté par une légende du genre, où chaque décision semble guidée par la passion plus que par les prévisions de ventes. Les fans du genre peuvent donc s’attendre à une proposition audacieuse, originale, et profondément personnelle, loin des sentiers battus mais riche d’un savoir-faire accumulé sur plusieurs décennies.
En quelques mots
Le parcours du nouveau FPS de John Romero illustre parfaitement la fragilité et la résilience de l’industrie du jeu vidéo. En l’espace de quelques mois, un projet ambitieux est passé tout près de l’annulation, avant de renaître avec une toute nouvelle direction. Si la coupure brutale de financement par Microsoft aurait pu mettre fin à l’histoire, elle a finalement ouvert la voie à une liberté créative totale, embrassée avec enthousiasme par Romero et son équipe.
Avec plus de 110 personnes mobilisées, une philosophie de conception profondément revue et une volonté claire de sortir des sentiers battus, le nouveau jeu de Romero Games pourrait bien marquer un tournant pour le FPS indépendant. Moins guidé par les tendances industrielles et plus porté par une vision d’auteur, ce projet rappelle qu’il est encore possible, en 2025, de faire du jeu vidéo autrement.
Un FPS conçu comme une déclaration d’amour au genre, mais libre, personnel et inattendu.
