AuthorArticle written by Allan Tylisz
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Publication date27/09/2024
Deux employés souriants, vêtus de vêtements d'hiver, se tiennent devant le grand logo d'Ubisoft gravé sur un panneau en métal à l'extérieur d'un bâtiment. L'un porte une écharpe et un bonnet, tandis que l'autre est habillé d'une veste avec un sac en bandoulière. Derrière eux, des arbres sont visibles sous un ciel clair, suggérant une journée ensoleillée. La scène semble être prise dans un contexte de manifestation ou de grève liée à Ubisoft France.

En octobre 2024, Ubisoft France se trouve au cœur d'une crise sociale majeure. Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo (STJV) a lancé un appel à la grève du 15 au 17 octobre, en réponse à deux décisions de la direction: un ordre de retour au bureau trois jours par semaine et l'échec des négociations salariales.

 

Retour forcé au bureau: une décision contestée

Le retour obligatoire au bureau est au centre de cette mobilisation. La direction d'Ubisoft impose une présence physique trois jours par semaine, une décision prise sans consultation des représentants du personnel, selon le STJV. Ce dernier pointe du doigt une absence de justification tangible pour une telle mesure, d’autant plus que le télétravail avait prouvé son efficacité au cours des cinq dernières années.

Les employés ont adapté leur mode de vie au télétravail: certains ont déménagé, d'autres ont réorganisé leur quotidien familial. Le retour au bureau menace cette nouvelle organisation, risquant non seulement de déstabiliser les employés mais aussi de désorganiser les projets en cours. Le STJV prévient d’une augmentation des risques psychosociaux pour les travailleurs restants, tandis que ceux qui ne pourront pas s’adapter risquent de quitter l'entreprise.

 

Conflit salarial: une frustration persistante

Ce conflit s'inscrit dans une situation tendue sur le plan salarial. Lors des récentes négociations, les propositions de la direction ont été jugées inacceptables par le syndicat. Le STJV souligne que la participation aux bénéfices, historiquement à 60 %, a été réduite. De plus, les revendications visant à réduire l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes et à augmenter les bas salaires ont été ignorées. Les discussions ont échoué, ce qui a renforcé la détermination des employés à faire entendre leurs voix.

Les précédentes grèves avaient déjà mobilisé près de 700 salariés en février 2024, mais les tensions n'ont fait que croître. Aujourd'hui, le STJV appelle à une nouvelle mobilisation pour faire pression sur Ubisoft et obtenir des avancées concrètes, tant sur les conditions de travail que sur les salaires.

 

Un contexte difficile pour Ubisoft

Cette crise intervient à un moment délicat pour Ubisoft. L'entreprise fait face à une baisse des ventes, notamment pour le jeu Star Wars Outlaws, et a dû reporter le lancement de Assassin's Creed Shadows à 2025. De plus, l’entreprise a récemment annoncé l'abandon de son exclusivité avec l’Epic Games Store, revenant sur Steam pour ses lancements de jeux sur PC.

Parallèlement, un investisseur minoritaire a suggéré que l’entreprise envisage une privatisation en raison de la chute du cours de l’action, accentuant la pression sur la direction. Les défis s'accumulent pour Ubisoft, dont l’avenir semble de plus en plus incertain face à cette série de revers commerciaux et sociaux.

 

Revendications du STJV

Pour sortir de cette impasse, le STJV a formulé plusieurs revendications:

  • Accord formel sur le télétravail pour offrir plus de flexibilité aux employés ;
  • Rétablissement de la participation aux bénéfices à hauteur de 60 % ;
  • Égalité salariale entre les sexes ;
  • Augmentation des bas salaires pour une meilleure répartition des richesses.

Ces demandes visent à améliorer les conditions de travail et à rétablir un climat de confiance entre la direction et les employés. Le syndicat rappelle que la qualité des jeux dépend directement des conditions de travail des employés, un argument clé dans cette lutte.

 


En quelques mots

Ubisoft France est confronté à un mouvement de grève qui illustre les tensions grandissantes autour des conditions de travail et des salaires dans l'industrie du jeu vidéo. Le STJV, fer de lance de cette mobilisation, cherche à obtenir des avancées significatives pour les employés, tandis que la direction doit composer avec une période commerciale difficile. Le retour forcé au bureau et les revendications salariales pourraient avoir des répercussions profondes sur l'avenir de l'entreprise en France.

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