C’est l’un des jeux les plus intrigants du Tokyo Game Show 2025: Ananta, le nouveau free-to-play en monde ouvert signé NetEase, s’est offert une belle vitrine avec plusieurs vidéos de gameplay impressionnantes. Annoncé en décembre 2024, ce titre développé par le studio Naked Rain promet une aventure délirante dans un univers urbain aussi vertical que vibrant, avec une approche atypique pour un jeu gratuit.
Ce qui distingue déjà Ananta de ses concurrents, ce n’est pas seulement son esthétique stylisée ou ses mécaniques de gameplay dynamiques. C’est surtout son modèle économique, bien plus doux que celui de nombreux titres F2P actuels: pas de gacha, tous les personnages jouables, et uniquement des éléments cosmétiques à acheter. Une petite révolution dans un marché souvent dominé par les microtransactions agressives.
Avec plus de 12,5 millions de préinscriptions dans le monde, et une présence remarquée lors du TGS, Ananta n’est plus juste une curiosité. C’est peut-être l’un des futurs poids lourds du genre. Alors, que nous montrent vraiment ces nouvelles vidéos de gameplay ? Et quelles promesses concrètes se cachent derrière cet enrobage éclatant ? On fait le point.
Ananta: contexte et promesse
Un projet ambitieux signé NetEase et Naked Rain
Derrière Ananta, on retrouve deux noms désormais bien ancrés dans l’univers du développement vidéoludique chinois: NetEase Games, géant du secteur, et Naked Rain, une équipe interne fondée pour ce projet. Le jeu avait d’abord été présenté sous le nom de Project Mugen, avant d’adopter son titre définitif. Depuis sa révélation en décembre 2024, le buzz autour du jeu n’a cessé de grandir, jusqu’à culminer à plus de 12,5 millions de préinscriptions à l’échelle mondiale.
Ce chiffre à lui seul démontre l’énorme attente générée, d’autant plus étonnante pour un jeu qui n’a pas encore de date de sortie précise. C’est le résultat d’un marketing bien ficelé, mais aussi d’un concept qui tranche avec les standards du marché du free-to-play.
Une sortie multiplateforme, mais toujours mystérieuse
Ananta est prévu sur PlayStation 5, PC, ainsi que sur mobiles (iOS et Android). Ce choix de plateformes reflète une volonté de s’implanter sur tous les terrains — du gamer console exigeant au joueur mobile occasionnel. Le cross-play est encore à confirmer, mais NetEase semble vouloir mettre toutes les chances de son côté pour une expérience fluide et partagée.
Toutefois, le flou persiste sur un point crucial: la date de sortie. Aucune fenêtre n’a encore été annoncée, ce qui entretient à la fois le mystère… et l’impatience.
Une promesse d’innovation dans le F2P
La proposition de Ananta repose sur un triptyque séduisant: exploration urbaine fluide, combat dynamique, et liberté d’action à la GTA ou Spider-Man. Ajoutez à cela une couche d’esthétique anime, et vous avez un cocktail qui parle aussi bien aux fans de Genshin Impact qu’aux amoureux de jeux en monde ouvert ambitieux.
"Nous avons voulu créer une ville vivante, où le joueur peut se déplacer librement, combattre avec style, et vivre une aventure personnalisée sans jamais se sentir limité par le modèle économique."
— Extrait (fictif mais représentatif) de la vision du studio Naked Rain
La vidéo de gameplay: ce qu’elle montre
Un trailer dynamique pour poser les bases
La première vidéo publiée par NetEase cette semaine offrait un aperçu condensé mais percutant des ambitions du jeu. Dans une ville futuriste et tentaculaire, où les gratte-ciel tutoient le ciel et les rues grouillent de vie, Ananta déploie une atmosphère entre science-fiction stylisée et urban fantasy. L’environnement semble à la fois interactif et vertical, et le joueur y évolue avec une aisance déconcertante.
Les animations de déplacement, qui rappellent Spider-Man: Miles Morales ou Infamous: Second Son, laissent deviner une volonté de rendre l’exploration aussi fun que les combats eux-mêmes. Entre wall-run, dash aériens et sauts acrobatiques, l’agilité est clairement au cœur de l’expérience.
Un extrait de gameplay de 10 minutes très instructif
C’est surtout lors du Tokyo Game Show 2025 que les choses sérieuses ont commencé. NetEase a dévoilé un extrait de 10 minutes de gameplay, non scripté et riche en contenu. Cette séquence met en lumière différentes phases de jeu: exploration libre, combats nerveux, mais aussi des courses-poursuites dynamiques qui montrent la variété de l’expérience.
"Une ville vivante, une verticalité à la Just Cause, des poursuites effrénées en moto volante: Ananta veut tout faire, et le montre sans complexe."
Certains moments évoquent même une fusion entre GTA V et Bayonetta, avec des environnements destructibles et des enchaînements d’attaques visuellement impressionnants. Le tout porté par une direction artistique ultra colorée qui mise clairement sur un public jeune et adepte d’esthétique anime.
Ce que ça dit (déjà) sur le gameplay
On observe dans cette vidéo une grande liberté d’approche: infiltration, combat direct, ou simplement flânerie urbaine. Les ennemis semblent variés, les animations plutôt fluides, et les interactions environnementales assez nombreuses. Les transitions entre les séquences (exploration – combat – déplacement) sont rapides, presque sans coupure, ce qui suggère un gameplay fluide et intégré.
Les premières réactions du public sont très positives, même si certains observateurs s’interrogent sur la qualité réelle du produit final: entre ambition démesurée et promesses visuelles, Ananta devra éviter l’effet “miroir aux alouettes”.
Mécaniques et gameplay: ce qu’on peut déjà appréhender
Une exploration urbaine en mode "super-héros"
Ce qui frappe d’abord dans Ananta, c’est la mobilité du personnage principal. On est loin d’un simple open world classique. Ici, on saute de toit en toit, on sprinte sur les murs, on effectue des dashs aériens, voire des figures en plein vol. L’ensemble évoque clairement des titres comme Prototype, Spider-Man ou Infamous, avec une composante parkour très poussée.
Le monde semble conçu pour que chaque déplacement soit fun en soi, et non juste un moyen d’aller d’un point A à un point B. Cette philosophie est rare dans les jeux free-to-play, souvent plus rigides.
Des combats dynamiques et spectaculaires
Côté affrontements, Ananta mêle plusieurs influences. On y trouve une gestion des combos, une alternance entre attaques à distance et corps-à-corps, et une utilisation de l’environnement pour déclencher des effets spectaculaires. Certains objets urbains peuvent servir d’armes improvisées, comme des barrières métalliques ou des éléments de mobilier urbain.
Chaque personnage jouable dispose de capacités uniques, et il semble possible de switcher en temps réel pour adapter sa stratégie. Cela introduit un aspect tactique léger, sans tomber dans la complexité d’un RPG pur.
"Les combats ressemblent à un mix entre un jeu PlatinumGames et une version anime de GTA."
Un monde vivant avec des activités variées
Même si toutes les fonctionnalités n’ont pas encore été révélées, on entrevoit déjà une ville animée, où les PNJ interagissent entre eux, où des événements aléatoires surviennent, et où les missions secondaires sont disséminées dans tous les quartiers. On est clairement dans l’optique d’un monde sandbox, avec des mini-jeux, des défis, et peut-être même des zones à débloquer.
Ce mélange d’éléments scénarisés et de liberté totale pourrait donner naissance à une expérience riche, à condition que le contenu tienne sur la durée.
Monétisation: sans gacha, uniquement des skins
Un free-to-play… vraiment free ?
L’une des annonces les plus marquantes autour d’Ananta ne concerne ni son gameplay ni sa technique, mais son modèle économique. Alors que la plupart des jeux gratuits misent sur un système de gacha pour générer des revenus — souvent au détriment de l’équilibre de jeu — Ananta prend un virage étonnant: aucun personnage ne sera verrouillé derrière un système aléatoire ou payant.
Tous les personnages seront accessibles gratuitement, ce qui signifie que le contenu jouable ne sera pas fragmenté par des murs de paiement. Voilà une décision qui tranche radicalement avec des titres comme Genshin Impact, où la collection de personnages repose essentiellement sur la chance et les invocations payantes.
"Pas de gacha, pas de frustration: une expérience accessible à tous, sans compromis sur le contenu."
Des microtransactions 100 % cosmétiques
La seule source de monétisation confirmée à ce jour concerne les skins et éléments de personnalisation. Cela inclut probablement des tenues alternatives, des effets visuels ou des accessoires. Ce modèle — proche de celui de Fortnite — mise sur le plaisir de la personnalisation plutôt que sur l’achat d’avantages compétitifs.
Ce type de système peut très bien fonctionner, à condition que les contenus proposés soient attrayants, variés, et renouvelés régulièrement. Si les joueurs ont l’impression que l’univers du jeu évolue grâce à ces ajouts cosmétiques, ils seront plus enclins à y investir volontairement.
Un pari risqué, mais séduisant
Abandonner le gacha, c’est aussi prendre un risque économique, surtout dans un marché asiatique où ce modèle est encore extrêmement rentable. Mais c’est aussi un positionnement marketing clair, qui pourrait séduire une frange plus large de joueurs, y compris ceux qui rejettent les systèmes perçus comme addictifs.
Ananta semble vouloir prouver qu’un free-to-play peut être généreux sans manipuler ses joueurs. Si cette promesse est tenue, cela pourrait bien inspirer d’autres studios à suivre le même chemin.
Enjeux et défis à venir
Un jeu aux multiples inspirations… mais cohérent ?
Ananta n’hésite pas à piocher dans les plus grands: la liberté d’un GTA, la verticalité d’un Spider-Man, la nervosité des combats d’un Bayonetta, et l’esthétique d’un anime japonais. Une telle richesse d’influences peut être une force… mais aussi un danger.
Le principal défi sera de garantir la cohérence et la fluidité entre toutes ces mécaniques. Un jeu qui veut tout faire peut vite devenir un patchwork confus. Il faudra donc que le level design, les contrôles et les systèmes de jeu soient parfaitement intégrés pour offrir une expérience harmonieuse et sans frustration.
L’équilibre entre accessibilité et profondeur
Avec l’absence de gacha et une orientation grand public, Ananta vise une accessibilité maximale. Mais cela soulève une question: le jeu aura-t-il assez de profondeur pour garder les joueurs sur la durée ? Un bon jeu F2P doit réussir à captiver les joueurs novices sans ennuyer les plus expérimentés. Le contenu endgame, la diversité des quêtes, les défis à long terme et les mises à jour fréquentes seront des éléments clés à surveiller.
"Captiver le joueur est une chose, le garder fidèle en est une autre."
Un lancement stratégique… mais encore flou
L’absence de date de sortie précise pourrait jouer en faveur du jeu — en laissant plus de temps au développement — mais cela comporte aussi des risques. La hype actuelle pourrait retomber si la communication devient trop sporadique. Il sera crucial pour NetEase de maintenir l’intérêt par des updates régulières, des démos ou des bêtas publiques, surtout avec la concurrence féroce dans le secteur des open world.
Le positionnement multi-plateforme est en revanche un avantage certain, notamment si le cross-progression est de la partie. Cela permettrait aux joueurs de passer facilement d’une session mobile à une session console ou PC, et renforcerait l’engagement transversal, une tendance de plus en plus forte dans l’industrie.
En quelques mots
Ananta n’est pas qu’un énième free-to-play aux promesses creuses. Derrière sa façade colorée et ses inspirations multiples, le jeu de NetEase et Naked Rain semble porter une véritable vision: celle d’un monde ouvert riche, accessible et fun, où le joueur est libre de s’amuser sans contraintes économiques.
Les vidéos de gameplay dévoilées lors du Tokyo Game Show confirment que le projet ne se limite pas à une belle vitrine. Avec un système de déplacement spectaculaire, des combats intenses, une ville vivante et une monétisation respectueuse, Ananta pourrait bien s’imposer comme un futur standard du F2P nouvelle génération.
Mais le jeu devra encore faire ses preuves sur plusieurs fronts: l’équilibre du contenu, la cohérence de l’expérience et la fidélisation des joueurs sur le long terme. S’il réussit ce pari ambitieux, Ananta pourrait très bien devenir une référence incontournable pour les années à venir.
